Les Sénégalais sont convoqués le 24 février 2018 aux urnes pour élire leur nouveau président de la République. Plus de 80 candidats déclarés. Chacun affûte ses armes. Les orientations des différents programmes sont si loin d’être connues par les populations. Toutefois, certains défis apparents à l’instar des conditions des femmes appellent à des actions urgentes. Le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, qui rappelle sans cesse son engagement pour l’émancipation des femmes, a au cours du récent sommet de l’internationale libérale, affiché son soutien au président sortant Macky Sall.
Sale! Dans la salle Sénégalaise il y a des affaires à mettre au propre.
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie du pays estime à 15 726 037 habitants la population globale du Sénégal en 2018. On dénombre 7 896 040 femmes contre 7 829 997 hommes. Soit une proportion de 50,21% de femmes. Pourtant, les femmes restent encore marginalisées et les violences qu’elles subissent inquiètent.
Dans ce pays aux belles mosquées, 35,2 % d’hommes sont polygames. Une pratique qui mobilisent généralement des seconde ou troisième épouses adolescentes. Elles sont tirées des écoles ou jamais scolarisées au profit d’un mariage considéré dans les communautés comme une garantie de réussite. Un accomplissement de la femme. Cette frange atteint 31%. Ce sont des filles mariées avant l’âge de 18 ans. Pis au Sénégal, 9% d’adolescentes sont victimes de mariages précoces avant leur 15ème anniversaire, dénonce une étude menée par l’UNICEF, entre 2010 et 2016.
En son article 111 du code de la famille, la législation sénégalaise fixe à 16 ans l’âge minimum du mariage des jeunes filles contre 18 pour les garçons. Les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent une discrimination et appellent à revoir les textes. Rehausser l’âge minimum du mariage des filles à 18 ans tout en prévoyant des mesures répressives contre les instigateurs de mariages d’enfants. En effet, la convention relative au droit des enfants définit l’enfant comme une personne âgée de moins de 18 ans.
Aussi, sur la période sus-indiquée,57% de femmes ont été battues, souligne le rapport State of the world’s children. Les enquêteurs évoquent par ailleurs la pratique persistante de mutilations génitales sur les femmes. Adolescentes comme adultes portent les stigmates de cette pratique. 15% de filles dont l’âge varie entre 0 et 14 ans et 24 % pour un âge compris entre 15 et 29 ont été excisées.
Le gouvernement actuel travaille à l’amélioration des droits humains de tous, reconnaissent les acteurs de la Société civile. Cependant, le tableau est sombre par endroits.
L’accompagnement des communautés religieuses et un engagement citoyen sont louables. Une partie de la Société civile sénégalaise a été interdite d’activités pour des motifs suspicieux. Des craintes d’intimidations à la liberté d’expression s’élèvent. Et pourtant, le Sénégal tout comme la Côte d’Ivoire rivalisent le pin’s de l’émergence, auquel l’accès aux droits fondamentaux est inhérent, avant toutes « solutions innovantes ».