Pour relever avec efficacité les défis croissants en matière de nutrition, le Centre d’Excellence Régional contre la Faim et la Malnutrition (CERFAM) vient d’établir un inventaire de bonnes pratiques africaines. C’est le fruit de la participation d’une cinquantaine de parties prenantes issues d’une coopération sud-sud et multilatérale. Un atelier régional consultatif tenu en Côte d’Ivoire, à Abidjan renforce ainsi l’expertise continentale pour mettre fin à la malnutrition sous toutes ses formes en Afrique. Par ailleurs, le CERFAM devient la propriété de l’Etat de Côte d’Ivoire après la signature ce 3 décembre 2024 des accords de transfert et de fonctionnement.
Après la tenue d’un atelier régional consultatif du 26 au 28 novembre 2024 à Abidjan, le CERFAM réalise un guide pour maximiser l’efficacité des actions continentales de lutte contre la faim et la malnutrition. Cet inventaire de bonnes pratiques éprouvées et diversifiées, accompagnées de recommandations multisectorielles représente un atout essentiel pour la souveraineté et la sécurité alimentaire en Afrique.
« Le continent regorge de nombreuses solutions qui méritent d’être connues, documentées et promues pour une mise à échelle », souligne le CERFAM. Aussi, à l’orée de la célébration de la journée mondiale des sols, l’initiative de cette consultation régionale sur la nutrition en Afrique participe-t-elle à rappeler l’importance globale des sols. En effet, près de 2 milliards d’hectares des terres sont dégradées, ce qui équivaut à 6000 fois la superficie de la Côte d’Ivoire et plus de 65 fois celle de l’Afrique. Pourtant, les sols fournissent 95% des aliments.
« La dégradation des terres aggrave la pauvreté, l’insécurité alimentaire et la vulnérabilité climatique, en particulier dans les régions sujettes à la sécheresse, exacerbant les conditions déjà fragiles pour des millions de personnes », alerte la Banque Africaine de Développement (BAD) car, 45 % des terres dégradées sont situées en Afrique.
L’engagement du CERFAM et cette synergie d’actions en vue de documenter des approches continentales pour surmonter les défis de nutrition sont salutaires pour la promotion des droits fondamentaux en Afrique. Additionnée à la perte des forêts et au réchauffement de la planète, la problématique de l’insécurité alimentaire est factuelle et quotidienne. De plus, l’envergure des risques encourus s’étale sur le long terme. Outre, garantir la santé du capital humain et l’amélioration de la jouissance du droit à l’éducation passent par la sécurité alimentaire.
Hormis le succès de cette consultation régionale qui a enrichi le dispositif de riposte en faveur de l’élimination de la malnutrition sous toutes ses formes, dès la santé mère-enfant, avec la diffusion d’un guide de bonnes pratiques continentales, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a procédé à la signature de deux accords pour le transfert du CERFAM à l’Etat de Côte d’Ivoire, après six(6) années de coopération pour la gestion de cette structure imprégnée des réalités continentales.