Suite à l’offensive du M23 à Goma en RDC (République Démocratique du Congo), Mariamu Kashindi perd la trace de son fils. Prise en charge par le CICR, cette maman souffre de blessure. Entretemps, les services médicaux sont éprouvés par l’affluence des blessés à secourir. En effet, des bombardements à l’artillerie touchent des zones protégées par le droit humanitaire international (DIH). Cette violence contre les populations civiles détériore la cohésion entre les communautés locales limitrophes et fait le lit aux pillages.

Avec au moins 1000 blessés enregistrés au cours de ce mois de janvier, dont principalement des femmes, l’entrepôt médical du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) a été pillé suite à résurgence des violences armées à Goma. Dans les familles, c’est le sauve-qui-peut et pour peu Mariamu Kashindi aurait été séparée de son enfant. Fort heureusement, cette maman a eu le reflexe de noter ses numéros de téléphone sur un bout de papier gardé dans la poche de cet adolescent. « Je pensais que lui aussi avait péri dans l’explosion qui nous a blessée », confie-t-elle. Ces retrouvailles à l’hôpital CBCA Ndosho lui redonnent le moral.

« Nos équipes chirurgicales travaillent désormais 24h/24 pour faire face à l’afflux massif de blessés, alors que les combats continuent », rassure Myriam Favier, Cheffe du Comité international de la Croix-Rouge au Nord Kivu en RDC. Les souffrances des populations civiles se multiplient sans l’aide humanitaire et l’après guerre se complexifie, avec les risques d’un cycle de violences infernales sur plusieurs générations.

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Camp de déplacés de Rusayo

Des populations en quête de refuge au camp de déplacés de Rusayo, protégé par le droit international humanitaire, ont été blessées lors de cette récente escalade des violences armées à Goma. Plus de 350 blessés sont arrivés à l’hôpital CBCA Ndosho ces derniers jours. Dont, des personnes âgées, des femmes et des enfants, avec des traumas crâniens, des blessures par explosifs, pendant que l’eau, l’électricité, le fuel font défaut. « les opérations militaires doivent être conduites en veillant constamment à épargner la population civile, les personnes civiles et les biens à caractère civil », stipule le DIH (Droit international humanitaire). Par ailleurs, ce volcan de tirs et d’affrontements armés qui plane sur Goma depuis plusieurs années contribue à la dégradation des ressources naturelles et met en péril l’avenir avec des conséquences multiformes.