A cette période de l’année, plusieurs saigneurs prennent leurs vacances, en Côte d’Ivoire. L’arbre à caoutchouc est en pleine défeuillaison dans le mois de mars. Hormis les effets du changement climatique sur l’agriculture en général, la maladie Leptoporus lignorus menace l’économie et pourrait engendrer de graves perturbations environnementales en Afrique de l’ouest.

Quinze ans auparavant, la Côte d’Ivoire réalise une production de 170 000 T de caoutchouc. En 2020, sa production grimpe de 165 000 T, presque la récolte annuelle précitée. Le long des routes de Côte d’Ivoire et des zones rurales, 600 000 hectares d’arbres d’hévéa recouvrent la superficie du pays. Cette forêt contribue à l’équilibre climatique en Afrique de l’ouest.

La production de caoutchouc se chiffre depuis 2020 à 950 000 T en Côte d’Ivoire, désormais. Sans avoir assuré sa sécurité alimentaire, le géant de l’Uemoa grimpe au 4e rang mondial des producteurs de caoutchouc, auprès de grands exportateurs de riz tels que la Thaïlande et le Viêtnam. La Chine principal acheteur du caoutchouc ivoirien se tient en tête des pays producteurs de riz à l’échelle mondiale. L’Afrique de l’ouest consommateur favori de la céréale abrite un réseau d’extraction minière qui réduit progressivement l’offre agricole, encore au stade de la semi-transformation. Par ricochet, dépendante des exportations.

Quand, à la racine, les arbres d’hévéa sont frappés par la pathologie végétale du Leptoporus lignosus connue sous l’appellation fomès, la chaîne de contamination devient extensive. La pratique de l’agroécologie en Côte d’Ivoire s’accentue préférentiellement avec la cacaoculture depuis son invasion dans les aires protégées. Un suivi des agriculteurs dans l’hévéaculture détermine autant les emplois de 165 000 en Côte d’Ivoire. Les revenus des producteurs de caoutchouc chute sans cesse avec des méventes permanentes. Le manque d’entretien des plantations d’hévéa faute de moyens représente un danger pour la population et l’environnement.

Les bas-fonds de la région de la Mé accueillent plus d’hévéa que de riz. L’attiéké au sud le long de la zone côtière se rarifie, mais la place de l’arbre à caoutchouc rivalise souvent avec les cocotiers.

« Le Fonds d’adaptation au changement climatique (FACC) ou Fonds d’Adaptation (FA) est alimenté par une taxe internationale fondée sur le Mécanisme de développement propre (MDP), mis en place par le Protocole de Kyoto, afin de financer des projets ou programmes d’adaptation au changement climatique dans les pays en développement », rappelle le FIRCA(Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole). Par ailleurs, cette structure accréditée au FACC par son action directe sur le terrain va déterminer la gestion environnementale et économique de la hausse de caoutchouc. Tout comme, les risques auxquels la filière se trouve exposée, en plus de la maladie Leptoporus lignorus. Réputé pays forestier avec 16 millions ha de forêt primaire, la Côte d’Ivoire n’arrive plus à garantir le taux de couverture nécessaire à son équilibre. A peine 3 millions d’hectares maintiennent son écosystème. L’article 9 du code forestier stipule que : « L’Etat prend les mesures nécessaires à l’effet de préserver l’ordre public écologique ».