Sa présidence n’aura duré que quelques mois avant que son parti ne soit immolé au bûcher de la coalition gouvernementale, RHDP. Dagri Diabaté est l’une des rares femmes a accéder à la présidence d’une formation politique en vogue en Côte d’Ivoire. Simone Gbagbo, épouse de l’ex président est accablée de tous les noms d’oiseaux quand il s’agit d’occuper les manettes de son parti. Et pourtant, elles sont de toutes les luttes. Indépendance, avènement du multipartisme, encrage de la démocratie ou respect des droits fondamentaux.
Pour les dirigeants actuels, la situation doit changer. À l’ensemble des partis politiques ivoiriens, un quota de représentativité pour les échéances électorales locales doit faire l’objet d’une loi organique. Ce, conformément à la constitution. Les listes aux municipales et législatives devront afficher dorénavant une proportion d’au moins 30% de femmes. Au Conseil constitutionnel des efforts ont été fait dans le sens de la parité. Dans l’armée des restrictions d’accès ont été levées. Une dynamique globale constatée est à encourager.
Cependant, de 2010 à 2019, plusieurs remaniements ministériels ont été opérés par Abidjan. Aucun des gouvernements successifs n’a atteint le quota de 30% de femmes. Alassane Ouattara avait pourtant fait de la question de la parité une promesse de campagne en 2010. A un an des élections présidentielles, son dernier gouvernement consacre une dichotomie entre la volonté et l’exemplarité politique, avec cinq fois plus d’hommes que de femmes. Dans l’opinion publique, on attend que le féticheur commence par respecter le totem prescrit au village. Le pays est signataire de la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes depuis 1995, sous Henri Konan Bédié.
L’accès des femmes à la tête des instances décisionnelles est un pari qui se tient à pas de tortue en Côte d’Ivoire. Quand viennent les batailles politiques il est brandi. Les pourcentages aux postes nominatifs le prouvent. Il faut certainement commencer par là ! Car, après deux mandats, la promesse de 30% de femmes aux postes électifs est une léthargie décisionnelle assimilable à un calcul politique bien plus qu’une éthique de gouvernance. Une action parlementaire pour la valorisation de la femme se doit d’être inclusive.
En Éthiopie par exemple, outre le fait d’avoir désigné une femme à la tête du pays, le gouvernement est parfaitement équilibré en nombre de ministres, 10 femmes et 10 hommes. Récemment en visite en Côte d’Ivoire, le Rwandais Paul Kagamé a fait de la promotion du leadership féminin, un axe important de sa politique réformatrice dans son pays. Un partenariat hommes-femmes qui a fortement contribuer au développement du pays et à la paix. Bien plus qu’un slogan, le respect des droits de la femme peut garantir une productivité optimale sur le continent.