Tant pis pour le sachet de la ménagère ! Les perspectives mondiales des coûts de plusieurs produits de consommation sont haussières. Les impacts du changement climatique sur l’agriculture affectent la culture du maïs. Les prévisions de flambée des prix concernent les produits d’élevage: viande, produits laitiers, œufs entre autres après ceux du maïs, préviennent les experts.

C’est une première. Habituellement, les impacts du dérèglement climatique sont circonscrits à une zone. Mais, pour cette fois, le monde va sentir les effets directs du phénomène. Les fortes inondations enregistrées aux États-Unis, premier producteur mondial et premier exportateur de maïs au monde, ont retardé sinon empêché l’ensemencement des champs. Le gouvernement américain prévoit ainsi une baisse de l’ordre de 3 à 5% de sa production pour la campagne 2019-2020. Et, une pénurie mondiale est annoncée dès 2020. Les effets sont déjà palpables. En mai, cette situation a fait grimper les cours du maïs de 24%. Les choses risques de s’aggraver par ailleurs. Une hausse de 36 à 52% des cours du maïs est prévue d’après une étude de l’Université de l’Illinois.

L’effet domino.
Le maïs intervient directement dans la consommation humaine. Mais, les conséquences de sa raréfaction et l’augmentation de ses coûts sur le marché mondial ne risquent pas de se limiter aux seuls repas à base de cette céréale. C’est un élément essentiel dans l’alimentation des bêtes: bovins, ovins, volailles. Par conséquent, l’European Climate Foundation prévient sur une flambée des coûts de protéines animales ainsi que d’autres produits issus de l’élevage. « Cette hausse des prix – du maïs – risque de faire augmenter les coûts de production des éleveurs, avec à la clé une montée hausse des prix pour les consommateurs, notamment sur la viande, les produits laitiers et les œufs », indique l’institution.

L’autosuffisance alimentaire notamment en céréales et en protéines animales est un lointain objectif en Afrique. Le continent exporte d’importantes quantités de viandes, de laits et d’œufs depuis le Nord. Ces perspectives haussières des coûts du maïs et de produits d’élevage arrivent alors qu’une grande partie de la population africaine est sous le coup de l’urgence alimentaire. Le continent « ploie sous le fardeau de la faim et de la malnutrition » reconnaissent ces gouvernants aux rencontres Sun et Cerfam. Et pourtant il détient 65% des terres arables non exploitées s’offusque Akinwunmi Adesina de la BAD. « L’insécurité alimentaire touche 23 % de la population et 21 % des habitants sont sous-alimentés » malgré l’engagement du Vice président ivoirien, Daniel Kablan Duncan contre la faim et la malnutrition.

Le faible pouvoir d’achat des populations locales est une réalité bien répandue en Afrique malgré des croissances économiques remarquables dans certains pays comme la Côte d’Ivoire où des centaines de familles arrivent à peine à se procurer un repas complet et consistant par jour. A qui profite la croissance ?
Si cette réponse tarde, les victimes de la carence sont quand à elles palpables. Un capital humain déshumanisé.