La Côte d’Ivoire importe du riz en grande quantité pour se nourrir. C’est connu ! Le niveau des exportations devrait augmenter selon les experts du secteur. L’USDA (Département Américain de l’agriculture) projette les importations à 1,5 millions de tonnes. Surtout n’accompagnez pas ce riz de sauce tomate. Plusieurs légumes viennent d’ailleurs, alors que le climat et le relief locaux sont propices. « La base de données actualisée de surveillance spatiale des terres nous révèle en substance que 53% des terres, en Côte d’Ivoire, sont à usage agricole » confie le Directeur général du BNETD, Kinapara Coulibaly. 

La manne financière tirée des cultures de rentes, principalement attractives, ne permet pas de financer la modernisation de l’agriculture et la promotion de techniques culturales durables pour des rendements optimaux. Le CNRA (Centre national de recherche agronomique) loue la Mercedes-Benz parmi les meilleures variétés de cacao pour sa productivité rapide. Au bout, une partie des revenus se retrouve dans « le panier de la ménagère » pour les fonctionnaires. Et, le « sachet de la ménagère » pour ceux qui fonctionnent dans l’air. Tellement d’emplois informels dont ces acteurs du secteur agricole représentent 2/3 de la population active au niveau national.

Le kilo de protéine de viande augmente, le poisson n’est même pas accessible en «garba». L’importation de viande et de poisson congelés s’estime à 25% des importations globales du pays. Sans compter la viande vivante… Pourtant, l’élevage du nord au sud et d’est à l’ouest est favorable.

Le pays se débat pour redevenir pays forestier, les cultures d’exportations dévorent jusque dans les aires protégées. L’État s’endette, le peuple ne mange pas à sa faim mais devra tout faire pour plus travailler et payer ses dettes. «Près de 75% du million de producteurs de cacao vivent toujours dans la pauvreté et la précarité avec une rémunération en dessous du seuil de pauvreté (en moyenne environ 568 FCFA par jour).» Alors que, le taux de pauvreté «dépasse 55%» dans le monde rural, constate la Banque mondiale.

Comment peut-on consacrer la moitié de son territoire à un business qui ronge son environnement, contribue à une dépendance alimentaire et maintient dans le cercle vicieux de la pauvreté. Sûrement l’effet d’une carence alimentaire.