Le miel est l’un des produits les plus contrefaits dans le monde. Une situation alarmante aux États-Unis et en France. Dans le premier, le miel frauduleux arrive en troisième position des produits contrefaits.
En France, la consommation annuelle est estimée à 40 000 tonnes alors que la production locale s’estime à quelques 9 000 tonnes en 2016, affectée par la disparition des abeilles. Devant ce gros gap à combler, des industriels usent de moyens détournés pour distiller du miel de qualité douteuse sur les marchés. Une enquête du journal Le Monde évoque des mélanges de sirops de sucre entre autres techniques de frelatage. Le comble, la fraude est difficilement perceptible lors des tests des organismes de contrôle.
Selon l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF), les mortalités des abeilles trônent à une trentaine de pour cent dans l’hexagone. Près de 300 mille ruches doivent ainsi être reconstituées chaque année, anéanties par les insecticides.
En Afrique, et singulièrement en Côte d’Ivoire où les forêts disparaissent de façon vertigineuse, l’usage de pesticide à risque est dorénavant monnaie courante. Les abeilles sont rares sur le continent. La filière apicole ne s’en porte pas mieux d’ailleurs. Des apiculteurs installés depuis plus d’une année au Bénin constatent avec dépit des ruches stériles.
À l’instar de la France, les pays africains sont exposés à la consommation d’aliments industriels et chimiques, dont le miel. Et, la qualité du miel vendu est de plus en plus douteuse. Des astuces aléatoires naissent pour répondre à la phobie du faux miel. Alors que, à Cuba la production de miel naturel monte à 51kg/ruche.
Ce ressortissant du Nord de la Côte d’Ivoire, zone réputée propice au miel bio déplore la dégradation de la qualité du miel. « Mon cher, il faut se méfier du miel vendu sur nos marchés. Beaucoup sont frelatés », lance-t-il. La zone nord de la Côte d’Ivoire est réputée pour sa maîtrise de l’apiculture. Aux dires d’Abou, l’on peut rencontrer des ruches d’abeilles quelques fois dans la nature. Mais, « souvent ça reste vide longtemps jusqu’à ce que les abeilles migrent ailleurs ».
Cet ancien de la filière est aujourd’hui transporteur à Abidjan. Une reconversion liée à plusieurs facteurs dont la déforestation, le manque d’accompagnement financier et d’encadrement professionnel.
Ainsi le secteur primaire dans sa globalité subit les conséquences d’une industrie dévastatrice et populaire.