La riposte contre Ébola en Afrique produit des résultats positifs. Depuis plus d’un mois, la Guinée n’enregistre aucune infection et le Congo déclare officiellement la fin de cette épidémie résurgente d’Ébola.
Ce 3 mai 2021, dans un communiqué officiel, l’OMS, adresse ses félicitations et invite à accentuer la vigilance sanitaire. « Il faut saluer les personnels de santé locale et les autorités nationales pour leur réponse rapide, leur ténacité, leur expérience et leur travail acharné qui ont permis de maîtriser cette flambée », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Par ailleurs, insiste l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « bien que l’épidémie soit terminée, nous devons rester attentifs à une éventuelle résurgence tout en faisant appel à l’expertise croissante en matière d’intervention d’urgence pour faire face aux autres menaces sanitaires auxquelles le pays est confronté. »
Dans le Nord Kivu où l’épidémie se signale en février 2021, Douze(12) cas, six(6) décès et six (6) guérisons s’enregistrent. Il convient, à cet effet, de saluer la mobilisation des équipes humanitaires et des autorités gouvernementales locales. L’insécurité dans plusieurs zones de la RDC et la gestion simultanée de la Covid-19, sans négliger d’autres maladies telles que Choléra et Malaria, imposent des efforts complexes. « La réponse a souvent été entravée par l’insécurité causée par des groupes armés et des troubles sociaux qui ont parfois limité la mobilité des intervenants », confie l’Organisation mondiale de la santé. Alors que, en plus de la vigilance nationale, la surveillance transfrontalière demeure essentielle.
Hormis l’Afrique centrale, dans en Afrique de l’ouest, l’épidémie d’Ébola a ressurgi, mi février, en Guinée dans la localité de N’zérékoré. Là aussi, en Guinée, aucun cas d’Ébola n’est détecté depuis le 2 avril 2021. « Sur les 15 cas confirmés admis au CETEPI de N’Zérékoré depuis la résurgence du virus Ebola, dix ont survécus, six sont décédés, dont deux à leur arrivée au centre. Le dernier patient, dont l’entourage se montrait sceptique quant à l’existence du virus, a pu recevoir de la visite et leur montrer dans quelles conditions il était pris en charge. Cette visite a permis aux équipes de sensibilisation et vaccination d’entamer un dialogue avec la communauté dont est issu le patient », rapporte l’OMS, avec une satisfaction de l’approche clinique et communicationnelle. Le taux que guérison passe ainsi de 50% à 70%. Pour la spécialiste des maladies tropicales, Marta Labo, « La survie des patients atteints de MVE s’est considérablement améliorée avec la nouvelle approche que nous avons mise au point », se felicite-t-elle, à la vue des vies préservées
La maladie à virus Ébola (MVE) n’est pas la seule farouche en Afrique. En 2020, la paludisme cause près de 400 mille décès. La Covid-19 touche 4 587 568 personnes avec 122 969 morts, à ce jour. Les maladies diarrhéiques s’ajoutent au paludisme et arrachent la vie des enfants dans toutes les couches sociales. Ces souffrances évitables prospèrent faute d’un dialogue adaptatif et de consignes suivis. Rappelons l’importance d’une vulgarisation et d’une accessibilité des dispositifs de lavage des mains, avec l’appui d’unités de contrôle d’hygiène publique, pour une discipline encourageant la mutualisation des responsabilités.
Outre, les hypothèses probables de la résurgence d’Ébola certifient que la présence des virus épidémiologiques chez l’homme peut persister sous diverses formes cachées. Aussi, les nombreuses mutations de la Covid-19, appellent-elles au changement comportemental en matières d’actions humanitaires, d’implication communautaire et de coopérations gouvernementales.
« Près de 1/2 des établissements scolaires dans le monde n’ont pas d’installations pour le lavage de mains alors que les maladies liées à l’eau et l’assainissement sont l’une des principales causes de décès chez les enfants (- de 5 ans) », alerte l’ONG Plan International. Agir en conséquence plante les bases d’une couverture santé universelle, appuyée par l’approche #Onehealth, compte tenu des zoonoses et de la résistance antimicrobienne. L’impact d’une telle sensibilisation préventive et permanente sur les bonnes pratiques sanitaires; déployée à l’échelle universelle constitue un socle pour la réalisation de plusieurs Objectifs du développement durable(ODD). La course aux molécules et aux vaccins encouragée par les rivalités commerciales détruit la confiance fondamentale placée en la médecine.