En octobre 2019 quand elle éclate, la crise pré-électorale en Guinée cause cinq morts. Quatre mois plus tard, au moins 27 personnes sont décédées lors des manifestations de protestations contre une réforme constitutionnelle souhaitée par l’exécutif. Cette semaine, les marches du Front national pour la défense de la Constitution(FNDC) enregistrent leur lot de violences. Les forces de l’ordre sont mises en cause au décompte macabre.
Destructions de biens publics et privés, pis, morts d’hommes, les citoyens guinéens et les gouvernants sont dans un bras de fer cruel. La crise des gilets jaunes en France, plus dense, ne fait pas autant de dégâts que ces marches de protestations contre la réforme constitutionnelle envisagée par Alpha condé, 81ans.
Selon plusieurs médias français, un jeune âgé d’une vingtaine d’années a été frappé puis abattu à bout portant par des forces de l’ordre. « J’ai vu le corps du jeune homme. Il a été froidement abattu. Rien qu’en voyant les dégâts sur son corps, on se rend compte que son bourreau a tiré à bout portant », confie une source médicale. Les ONGs et les autorités en charge de la justice sont alertées. En plus, quatre blessés par balles sont signalés par le FNDC dans un communiqué. A cela s’ajoute précédemment la mort d’un ambulancier dans des conditions obscures.
La situation est grave, les colères s’amplifient, les rumeurs et pleurs aussi. La CEDEAO a promis « son engagement à accompagner le gouvernement et les partis d’opposition ainsi que les autres acteurs nationaux dans le cadre d’un dialogue pour la recherche de solution en vue de préserver la paix et renforcer la démocratie en Guinée », par la voix de Jean Claude Kouassi, président de la commission.
Des débats pour une réforme constitutionnelle, des marches de protestations, ne devraient pas mettre à plat l’économie et piétiner la vie humaine. Ce pays d’Afrique de l’ouest depuis une décennie dans sa marche démocratique a enterré plusieurs centaines de morts pour lesquels justice se réclame. Cette nouvelle décennie 2020 annonce un programme électoral sous régional qui constitue un défi de stabilité pour chaque Etat d’Afrique de l’Ouest.