Le ministère de l’environnement et du développement durable annonce avec enthousiasme la mise en place de la « quasi-totalité des instruments de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts ( REDD+). Une satisfaction se lit. Bémol cependant, il faut attendre jusqu’à fin 2020 pour l’opérationnalisation de ces instruments de protection de l’environnement notamment le système national de surveillance des forêts et le système d’information sur les sauvegardes. Pendant ce temps, les assauts des orpailleurs clandestins sur les aires protégées se multiplient. Armés, ils n’hésitent pas à ouvrir le feu sur les agents des eaux et forêts et de l’Office ivoirien de protection des parcs et réserves (OIPR). Des cas signalés dans le Parc national de la Comoé, le plus important du pays.

Une nouvelle incursion d’orpailleurs clandestins a été enregistrée récemment. Trois individus ont été interpellés par les commandos de l’OIPR, dans une fosse qu’ils avaient creusé au cours de la semaine passée sur place. Le tribunal de Bouna a condamné, mercredi 14 août, les nommés Iringo Brahima, 41 ans, Mohamed Aboubacar, 26 ans, et Gnan Harouna, 31 ans, à 12 mois de prison ferme chacun et assorti d’une amende d’un million de francs CFA.
Plusieurs condamnations similaires ont été prononcées dans le rang des orpailleurs clandestins. La menace persiste toutefois, reconnaissent les autorités.

Une double menace dorénavant avec celle de l’agriculture dans les aires protégées qui dure depuis plus d’une décennie. 30% de la production nationale de cacao proviennent des forêts classées, soit 500 000 tonnes de fèves.
La funeste combinaison orpailleurs et cultivateurs clandestins s’accentue, alors que, le pays a perdu une grande partie de ses forêts. 59 ans après son indépendance, la Côte d’Ivoire n’est plus un pays forestier.