Amphi A. L’Université Felix Houphouët-Boigny accueille pendant 48h un colloque avec un cachet international et un thème majeur : « La non violence en milieu scolaire et universitaire ». A un an de l’élection présidentielle nationale en Côte d’Ivoire. L’initiative éclot de la Fesci(Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire). Fera-t-elle échos? Si, prétentieux est d’espérer qu’elle fasse école dans chaque établissements scolaires et universitaires, par ricochet dans les familles ivoiriennes. Ce n’est un secret pour personne en Côte d’Ivoire la Fesci est un acteurs majeurs des guerres successives. Mais elle n’est pas seule à vêtir le costume de la barbarie.
Ironie du sort, un an avant ce colloque « Zéro violence » en milieu scolaire et universitaire, le président de l’Université de Cocody, toujours sur son tabouret, avec l’aura de main maître, appelle à la violence contre ses collègues enseignants. « Frappez le!» conseillait-il aux étudiants en les opposant à leurs formateurs. Un leadership incandescent très répandu en Côte d’Ivoire. Dialoguer jusqu’au bout pour y trouver la lumière, ce repère devient une espèce rare, voire menacée.
« Chacun de nous connaît surtout les images que la Fesci a fait véhiculer d’elle même dans ce pays » rappelle le Pr Karamoko dont le prédécesseur à la présidence de l’Université de Cocody porte encore les séquelles de la violence perpétuée dans ce pays.
Amertume plus récente, huit mois sans salaires, écopés par syndicalistes de la CNEC après un séjour carcéral.
« Le poisson pourrit par la tête » s’exclame-t-on en chœur au pays de l’Abidjanaise. Les exilés membres de la Fesci encore inquiets pour leur sécurité, l’incivisme instruit au cœur des académies du savoir en Côte d’Ivoire, ces défis sont urgents car la violence s’est incrustée sur plusieurs générations. Au primaire, au ministère, au lycée, à l’Université et institutionnalisée, la violence gangrène l’intellect ivoirien. De facto, le réflexe social est de s’imposer, de moins écouter. A fortiori comprendre et découvrir l’unité des sens divergents comme l’enseigne la devise nationale. Non. La devise est ailleurs. L’argent s’est imposé et l’indiscipline instaurée comme travail.
L’école ivoirienne, la Fesci et la jeunesse estudiantine et scolaire, confrontées sensiblement aux mêmes précarités malgré tant de violences et une décennie d’accalmie prend avec courage, le point levé, la voie de la paix. Désormais acteurs de développement durable et de stabilité cette jeunesse majoritaire en Côte d’Ivoire et à l’échelle continentale, s’est engagée les 12 et 13 septembre à dialoguer pour construire. Un code de bonne conduite, un nouveau repère, l’on espère pour elle. Le zouglou dit : « tu veux tu veux pas ta vie t’appartient ». La démocratie se célèbre mondialement, la Côte cherche son développement et attend première passation de pouvoir. Il s’agit de l’avenir, de l’autodétermination pour améliorer les ouvrages précédents et protéger les aînés. Un devoir à l’Amphi A.