Une diversion en série menace à moins de huit(8) mois de la présidentielle en Côte d’Ivoire l’équité et la transparence du scrutin électoral présidentiel. L’accès des citoyens à l’essentiel des informations pour un vote utile se trouve noyé par une révision constitutionnelle au pas de course alors que le cadre juridique électoral offusque depuis plusieurs élections précédentes. L’opposition claque la porte au parlement et se mobilise pour s’exprimer dans les rues.
Si pour des campagnes de commémorations de marronniers, la communication est intense, dense et mûrie pour la participation inclusive d’un grand nombre, s’agissant de la révision de la loi fondamentale du pays, l’échec est patent.
En moins de deux semaines, les Députés et Sénateurs sont contraints par l’Exécutif à une révision de la Constitution. Et pourtant à l’occasion de la célébration du 8 mars, la communication a débuté dès l’entame de l’année durant le mois de janvier. Une telle communication tardive pour un sujet aussi sensible et impérieux dans la dynamique sociale montre un caractère nuisible. La Constitution se présente comme le pacemaker de la Nation toute entière dans sa diversité et pour son unité. Sa révision, malgré les divergences, requiert un cadre de travail qui favorise l’union, la discipline pour des réflexions inclusives et largement productives. La Devise du pays le rappelle à chaque conscience citoyenne.
En effet, cette coïncidence entre l’expression de l’alternance démocratique et les reformes perpétuelles de Constitutions sape la naissance de l’esprit solidaire pour la protection du commun social. L’intérêt général manifesté dans le fonctionnement de l’Etat et la bonne gestion de la chose publique puisent leurs forces dans la loi fondamentale.
Les Groupes parlementaires PDCI-RDA, Rassemblement et Vox Populi se retirent des travaux parlementaires visant à modifier la constitution annoncent-ils. Quant à la partie gouvernementale, elle se félicite de la faveur que la Commission spécialisée du Sénat affiche au projet de révision constitutionnelle enclenché par le Président de la République en fin de mandat.
Un meeting s’annonce pour ce dimanche 15 mars par l’opposition à Yamoussoukro et dénonce « un tripatouillage » à la vue des enjeux électoraux. Des manifestants opposés à cette révision de la Constitution ont été arrêtés dans la commune la plus peuplée, Yopougon.
Depuis 2016, une décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples(CADHP) recommande de rétablir le sens du droit de vote en Côte d’Ivoire. Le dispositif électoral et constitutionnel en Côte d’Ivoire jusqu’à ces élections annoncées pour le 31 octobre 2020 a conduit à des troubles meurtrières. L’éducation au civisme dans chaque aspect de la vie publique s’en trouve affectée par des sentiments groupés de revanche et de frustrations.