La 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations se tient en ce moment au pays de l’hospitalité, la Côte d’Ivoire, 40 ans après celle de 1984. Dans cet enthousiasme projeté par la chorégraphie de Georges Monboye, lors de la cérémonie d’ouverture, baignent des déceptions fulgurantes, des crises multiformes et des défis environnementaux, voire résurgents.
Vous êtes défenseure des droits de l’homme et supportrice des éléphants. Y-a-t-il un lien entre le sport et le respect mutuel ?
Le sport peut être appréhendé comme une activité physique qui est pratiquée individuellement ou en équipe, dans un but de loisir, de compétition ou de santé. En sus, le terme « sport » signifie « divertissement, plaisir physique ou de l’esprit ».
Dans le cadre de cette lucarne, le sport mis en évidence est le football, qui est une discipline qui rassemble diverses couches sociales, sans distinction de race, d’ethnie, d’appartenance religieuse, d’opinion politique, et de sexe. En tant que pays organisateur de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations, l’Etat ivoirien dans ses obligations régaliennes garantit la sécurité des biens et des personnes.
Il va sans dire que la passerelle entre le sport et le respect mutuel est bien établi, puisque les exigences de la pratique sportive se fait toujours dans le respect des normes en vigueur et de l’éthique.
Racontez-nous comment vous avez préparé votre participation à cette cérémonie d’ouverture de la CAN 🇨🇮 jusqu’à votre entrée au stade d’Ebimpé ?
Je suis très enthousiasmée à l’idée d’être natif du pays qui organise la CAN de l’hospitalité, habituellement je suivais les matchs à l’écran et cette année, la CAN se déroule sur le territoire ivoirien. Alors, ma première réaction, c’était impérativement ma présence au stade Olympique d’Ebimpé, à la cérémonie d’ouverture et suivre le match en direct sans me faire raconter cet évènement.
Pour le billet, c’est ma sœur aînée qui s’en est occupée et j’ai acheté mon tee-shirt dans les points de vente agréés, nous avons quitté le domicile aux environs de 10 heures et à 13 heures nous avons fait une escale à Anyama pour une partie de ‘’biecosseu’’ (un met du pays attié, région située au Sud de la CI) accompagné du bon-foutou.
Après cet intermède restauration, nous avons mis le cap sur le stade avec un parcours d’environ 4 km à pied car les véhicules n’étant pas autorisés aux abords du stade, nous avons laissé le véhicule chez une amie sise à Anyama. Nous étions en groupe, donc l’atmosphère était conviviale, bonne ambiance.
Arrivée sur les lieux, l’organisation était bien structurée, les forces de l’ordre ont procédé au contrôlé d’usage, et au niveau de la vérification des tickets, il y’avait plusieurs box pour attester de l’authenticité desdits tickets et des personnes chargées de nous accompagner jusqu’à notre siège.
Que pensez-vous de la prestation des deux équipes et de cette cérémonie d’ouverture ?
Concernant la prestation des équipes lors de la cérémonie d’ouverture, c’était un très beau match, la Côte d’Ivoire a montré une belle prestation, j’ai vu des joueurs déterminés, cependant après le premier but, l’équipe Bissau-guinéenne se faisait menaçante, et dominait un peu au niveau de la possession de la balle, mais les pachydermes ont fini par s’imposer avec un score de 2-0.
La Côte d’Ivoire est un pays qui se distingue aussi par sa diversité culturelle et son caractère cosmopolite. L’organisation de cette CAN historique, 40 ans après celle de 1984, va-t-elle contribuer au renforcement de la confiance et de la cohésion sociale, ainsi qu’à la justice sociale et au sens du fair-play dans tous les domaines ?
Oui, c’est sûr que cette CAN nous rassemble et s’impose comme un outil efficace du renforcement de la confiance, de la cohésion sociale, de la justice sociale et du fair-play, car le football est un sport rassembleur en face duquel, les clivages s’estompent, les sentiments, et les énergies se fédèrent pour être en symbiose. C’est une opportunité qui va davantage renforcer le climat de confiance et la cohésion sociale, pour une Côte d’Ivoire unie et indivisible.
Quelle appréciation faite-vous de l’ensemble des prestations de l’équipe de Côte d’Ivoire, notamment la défaite 4-0 et la chanson de dépit » on s’en fout « ?
Je pense que l’équipe a débuté avec une prestation passable, mais n’a pas le niveau pour la CAN, ne vient pas à la CAN qui veut, c’est une compétition de haut niveau, on représente une nation ; c’était une grande humiliation, on peut perdre, mais dans la dignité, un score de 4-0 pour un pays comme la CI qui s’est inscrit au niveau du paysage international du monde footballistique, c’est humiliant.
Pour le chant de dépit, c’était lors de la rencontre CI-Nigéria, en vue de se redorer le blason, mais cette chanson n’a pas eu cours cette fois ci.
En tout état de cause, c’est un jeu, il faut garder l’esprit fairplay, tout en espérant que les personnes qui tiennent les rênes du football en CI en tireront les leçons pour ne plus subir pareille HUMILIATION.
Les défis climatiques et environnementaux touchent la Côte d’Ivoire et l’Afrique en plus des urgences pour le bien-être des citoyens, dont l’accès à l’éducation et la sécurité. Quel est votre message pour l’amélioration des conditions de vie en Côte d’Ivoire et en Afrique ?
Les défis liés au réchauffement climatique s’imposent avec acuité, nous devons donc avoir des stratégies, en vue de contribuer de façon significative à la réduction des gaz à effet de serre, à la lutte contre la pollution. Pour cela, chacun doit y mettre du sien et devra en faire une priorité, car la protection de l’environnement n’est pas l’apanage exclusive des autorités gouvernementales, chaque entité, chaque personne doit s’investir de cette mission.
C’est d’ailleurs, dans cette veine qu’abonde l’article 28, de la Constitution ivoirienne en ces termes : « La protection de l’environnement et la promotion de la qualité de la vie sont un devoir pour la communauté et pour chaque personne physique ou morale ». Il s’en évince qu’autant les entités morales que physique, doivent faire de la protection de l’environnement leur cheval de bataille.
Ainsi, la protection de l’environnement est aujourd’hui primordiale, pour la Côte d’Ivoire et pour tous les Etats africains, car avec le réchauffement climatique, l’Afrique s’expose à une augmentation du stress thermique au travail, nuisant à la productivité et causant des pertes économiques et d’emplois. D’ailleurs, les pays les plus pauvres seront les plus affectés. Alors, il convient d’éclairer les lanternes sur la notion du stress thermique. Elle fait référence à une chaleur supérieure à ce que le corps peut tolérer sans subir de dommage physiologique. Le stress thermique intervient généralement lors de températures supérieures à 35 °C, avec un fort taux d’humidité. La chaleur excessive au travail est un risque pour la santé des travailleurs; elle restreint les fonctions et les capacités physiques, la capacité de travail et donc la productivité. Elle peut même, dans des cas extrêmes, provoquer un coup de chaleur, qui peut être fatal.
A ce titre, les corps de métiers les plus exposés sont : les agriculteurs, les ouvriers, les maçons, pour ne citer que ces secteurs car cette liste n’est pas exhaustive. Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) , L’Afrique de l’Ouest perd 9 millions d’emplois en raison du stress thermique. Le stress thermique est l’une des conséquences du réchauffement climatique, à ce titre, il y’a lieu d’indiquer à toutes fins utiles que d’ici à l’horizon 2030, les économies mondiales vont perdre en moyenne 2,2 % du temps de travail parce qu’il fera trop chaud pour travailler dans certains secteurs d’activités, notamment l’agriculture et la construction.