Tous les weekends, en Afrique et dans l’ensemble de l’espace francophone, sous le ciel ensoleillé, des randonnées sont organisées pour oxygéner les poumons et s’inspirer de la beauté de la nature. Durant ces moments d’éblouissement, l’admiration des oiseaux fait rejaillir tout le sens de l’expression « déployer ses ailes ». Voir ces oiseaux s’élever dans le ciel, planer au-dessus des eaux, chanter dans les arbres, cela procure un bien-être inexplicable et inestimable. Chacun peut protéger ces oiseaux menacés de disparition à cause de la pollution et de certains comportements des humains ! Réduire les risques d’extinction des oiseaux, c’est se protéger.
De retour en Afrique tropicale, le Milan noir, l’oiseau des parades urbaines et des explorations de territoires riverains ou balnéaires, repartira vers les zones de nidification entre début mars et la fin mai, en Europe et en Métropole. Pour l’heure, la population de Milan noir est résiliente malgré la pollution des eaux et de l’air. Cependant, les risques de vulnérabilités sur cet aventurier restent réels, car en plus de la pollution, les feux de forêts détruisent ses espaces de vies. « Au début du XIXe siècle, le milan noir était une apparition encore rare en Suisse. Il a bénéficié des lois de protection dans les années 1930, ce qui a permis une tendance à la hausse », souligne la Station ornithologique suisse, fondation d’utilité publique pour l’étude et la protection des oiseaux.
« La pollution atmosphérique a été à l’origine de 8,1 millions de décès dans le monde en 2021. Au-delà de ces décès, elle a également provoqué des maladies chroniques invalidantes pour des millions de personnes, ce qui pèse lourdement sur les systèmes de santé, les économies et les sociétés », alerte l’UNICEF suite à l’étude publiée par HEI (Health Effects Institute). Imaginez les conséquences de la pollution de l’air sur les oiseaux !
Sans la présence du Héron garde-bœufs, ce compagnon du bétail, présent sur tous les continents et bien connu en Afrique, à quel point les risques de maladies dans les élevages et de zoonoses peuvent-ils s’accroitre ? Tant cet oiseau débarrasse les bétails de plusieurs parasites qu’ils consomment. L’usage abusif d’antibiotiques et de pesticides dans les activités agropastorales fragilisent cet oiseau ami des élevages et des champs.
De même, l’ensemble de l’avifaune est perturbé dans son rôle essentiel de pollinisation, de dispersion de semences, de protection contre d’éventuelles nuisances d’insectes et d’horloge naturelle pour l’ensemble des espèces. Entendre le chant puissant et tonifiant qui lui a donné son nom créole, Tuit-tuit, devient rare à la Réunion lors des randonnées, parce que cet oiseau chef d’orchestre (Lalage newtoni), court le danger d’extinction comme une vingtaine d’autres dans le monde. Avec l’urbanisation galopante au détriment de la biodiversité en Afrique, l’agriculture extensive, la déforestation et l’usage des produits toxiques pour l’extraction de l’or, les conséquences sanitaires et environnementales de l’extinction des espèces peuvent affecter davantage les économies des pays africains, alors qu’elles peinent déjà.