Un enfant trouvait que son père, devenu vieux, répétait beaucoup. Il fît cette confidence à une dame du troisième âge lorsqu’ils se rencontrent pour la première fois à une réunion intergénérationnelle d’échanges sur la vie sociale.

Ce jour-là, au bord de cette belle lagune Aby, l’osmose entre plusieurs générations se ressentait dans les ondulations de cette source de vie, prenant le chemin irréversible et glorieux vers la mer. Pourtant, imperceptible depuis notre bord lagunaire. Des mets eux si, bio et d’une variété adaptée à la santé de chaque classe d’âge, nous pouvions les voir et en faire plusieurs choix. Partager pour découvrir leur goût à nos papilles malgré nos habitudes gastronomiques rendait ce moment symphonique.

J’ai ainsi appris au fil de ces moments d’échanges intergénérationnels sur la vie sociale à quel point il est possible de consommer un repas sans sel ou sucre ajoutés. Surtout, en prenant beaucoup de plaisir à le savourer comme certains le feront avec un garba et une pincée de cube Maggi, souvent proscrite. « Bien sûr, sans exagération et addiction, je l’espère », aimait répéter cette dame friande de l’attiéké de notre pays la Côte d’Ivoire, autant que les pachydermes de l’équipe nationale de football, de la terre de Didier Drogba, triple championne de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations).

Nous pouvons choisir aujourd’hui comment mieux agir, avant d’atterrir tous dans la mer, cette autre planète et ses lieux abyssaux, encore plus méconnue malgré la proximité fréquente qu’ont plusieurs peuples ou amoureux de la plage avec l’océan. Hydrophile, son père répétait toujours cette phrase : « nés d’une mère, nous allons vers la mer ». Il en avait d’autres toutes aussi redondantes mais, celle-ci reste sans doute sa préférée.

Voir cet enfant se rapprocher de cette dame, lors des échanges et lui confier sa routine m’a interpellé sur l’importance de la répétition, ce destin commun à toutes les générations. Bien plus, sur le sens de l’innovation et la substance de leur cohabitation. Il y a une répétition naturelle d’importance majeure, voire éducative pour notre utilité, notre santé, notre croissance et celle de notre environnement à distinguer de la réédition. Aussi, les vies personnelles et sociales concourent à un sens moins complexe que leur déroulement nous enseigne-t-elle.

L’harmonie de plusieurs vibrations sensibles comme ce souffle ne tiennent qu’à un fil, une minute, une heure, une journée, un rêve, un cœur, un comportement. Nous avons plusieurs chemins d’expériences que nous choisissons par défaut, par contraintes, par inconscience, par immaturité, par engagement, par influence ou en pleine conscience. Tous, vont vers la mer et le tri s’y fera autant une centrifugeuse sépare les molécules. Comme le vent détache les pétales d’un muguet sur lequel oscille son charme. Sur le rivage, chaque vague présente une partie des enseignements de cette pédagogie naturelle de la répétition très souvent mieux comprise en prenant de l’âge. Ou, épris de sagesse plutôt.

Par notre travail, nos valeurs et notre courage, nous mettons la terre en phase avec son mouvement dynamique et son équilibre naturel. La rotation qu’elle nous répète à l’oreille résume combien l’innovation ou toute autre action doivent se faire sur des socles, afin de perpétuer la vie d’une génération à l’autre, dans notre riche diversité et le respect du temps que nous avons à valoriser. Surtout, sur les fondements de l’authenticité naturelle universelle de la terre, pour ne pas retrouver son ADN dans un musée sur une autre galaxie, à cause de nos vampires promus durant notre parcours sous ce ciel qui nous a offert la liberté.