Durant la soirée de ce mercredi 08 janvier 2024, N’Djamena est secouée par des tirs nourris avec pour cible le palais présidentiel. A cet effet, le parquet a ouvert une enquête ce jeudi et les autorités locales confirment une attaque armée dont le but vise la déstabilisation du pouvoir en place. Les populations locales au sein de la capitale du Tchad et sur l’ensemble du territoire national, ainsi que les pays partenaires ont été rassurés. Selon les sources officielles, les agresseurs mis en déroute enregistrent parmi leur horde 18 assaillants neutralisés et 6 blessés hospitalisés. Outre, les réactions d’une partie de l’opinion publique soupçonnent des dirigeants de la France d’orchestrer une déstabilisation de l’Afrique de l’ouest avec des citoyens complices.
En Afrique de l’ouest, de vives protestations surgissent au cours de ce 21ème siècle contre des dirigeants de la France accusés d’oppresseurs et de pourfendeurs sous un nouveau camouflage similaire à du colonialisme. S’en suit une profonde dégradation des relations entre plusieurs dirigeants de la France et ceux de l’Afrique de l’ouest. En chute libre, cette décadence diplomatique pendant trois décennies après l’entame du 21ème siècle atteint une phase de rupture irréversible.
En effet, après les événements de novembre 2004 en Côte d’Ivoire au cours desquels l’armée française présente dans ce pays a été accusée d’avoir tiré et tué des manifestants civils, la présence de cette armée dans ce pays et la relation entre les dirigeants des deux pays préoccupent l’opinion publique.
Entretemps, au Mali pays voisin à la Côte d’Ivoire, le terrorisme et l’instabilité institutionnelle réduisent les droits fondamentaux des populations pendant la présence de l’armée française dont l’efficacité du mandat, le respect des valeurs ou des autorités locales interpellent davantage.
De l’Afrique de l’ouest à l’Afrique centrale, les dirigeants Idriss Déby du Tchad et Omar Bongo au Gabon ne cachent pas leur déception après plusieurs années de relations imbriquées. Les plaies de la colonisation et celles des années postcoloniales ressurgissent, avec une espérance de relèvement autant que le Rwanda après un génocide dévastateur, au cours duquel l’armée française bénéficie d’une « chape d’impunité judiciaire » selon l’avocat de la FIDH (Fédération internationale des droits de l’homme), quant à sa part de responsabilité dans l’ampleur des massacres.
D’une part ces passés douloureux et d’autre part des comportements présents suspicieux conduisent l’opinion publique plus active et informée à propulser un nouveau leadership en Afrique Francophone. Au Sénégal, le changement se produit par des voies démocratiques. Mais, avant ce pays, bien d’autres du Sahel, en l’occurrence le Niger, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad connaissent des coups d’Etat. Les revers de cette décadence diplomatique s’enchaînent. Les autorités du Tchad et du Sénégal avec le soutien de l’opinion publique rétorquent au président français Emmanuel Macron, quelques jours avant l’attaque de N’Djamena, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Force est de reconnaître une démarche populaire et un idéal commun spécifique autour de ces changements enregistrés, à laquelle une oligarchie de la France oppose des obstacles. Ce qui se traduit, par les récentes accusations de déstabilisation du Tchad. Plus largement, en Afrique francophone, la complicité de dirigeants encore inféodés à la méprise coloniale, entretient un climat délétère.
« Je sais que nous allons être combattus. J’ai pleinement mesuré les conséquences sécuritaires, économiques, diplomatiques et médiatiques qui peuvent découler de cette décision historique ». Et de poursuivre, « nous n’avons pas écarté la possibilité que nos propres compatriotes soient, malheureusement, utilisés pour essayer de déstabiliser notre pays », a prévenu le Président du Tchad Mahamat Idriss Déby avant cette attaque armée, lors de son discours du nouvel an 2025. N’Djamena et Dakar ont appelé au départ de l’armée française après le Mali, le Burkina et le Niger.
Ces décadences diplomatiques affectent les relations entre Etats d’Afrique francophone et Etat français. Plus grave, le développement du potentiel économique et socioculturel entre les peuples de ces deux zones sensés jouir librement de leur droit au rapprochement, aux échanges et au partage dans le respect mutuel se retrouvent pris en otage.
Le Parquet d’Instance de N’Djaména a ouvert des investigations pour faire la lumière sur cette attaque armée survenue aux alentours de 19h45min après une simulation de panne par un véhicule. Deux militaires en faction au Palais présidentiel ont été tués lors de cette attaque armée.