Des aveugles, quelques adolescents et plusieurs femmes passionnées par le maraîchage, la culture du coton et des produits vivriers, cherchaient ensemble un havre de paix pour s’y installer et vivre. Sur leur chemin, l’une des femmes a aperçu des bananiers. Celle-ci, fit alors appeler tout le groupe pour s’alimenter et reprendre des forces. Sans aucun doute, tous étaient heureux, d’avoir enfin trouvé un endroit si paisible avec un écosystème approprié à leur rêve collectif.
Cependant, de jour en jour, après chaque repas des pelures de bananes parsemaient l’espace commun. Lorsque, des braves et sages femmes s’attelaient au nettoyage, de nombreux habitants restaient allongés confortablement avec leurs chaussettes en coton. Ils justifiaient ce comportement par la température extérieure. Selon ces derniers, le froid les affectait. Puis, quand le temps était ensoleillé, la poussière convenait comme alibi pour se précipiter discrètement dans un endroit où se prélasser, sans garantir la propreté des lieux où ils mangent.
Des adolescents en jouant glissaient souvent sur des peaux de banane. Acculturés, ils en riaient et continuaient à s’amuser en toute insouciance. Morceaux par morceaux, les peaux de banane se répandaient et dans ce havre de paix la joie s’estompait. Brutalement, un soir, une femme enceinte et un aveugle se sont retrouvés au sol à cause de cette insalubrité. Respectivement, une fausse couche et une fracture s’en sont suivies.
L’ensemble des habitants de ce havre de paix, devenu un lieu traumatisant, pleuraient à chaudes larmes. De jour comme de nuit, personne ne trouvait le sommeil paisible. Par crainte que certains proches se vengent ou que la justice divine s’abatte sur eux et leurs progénitures. Les remords de l’ange de la mort pleuvaient, tout comme les peaux banane. Car, le sang ne devait jamais toucher une peau de banane dans ce havre de paix. Or, pendant ces malheurs, il n’y avait plus de coton. Toutes les récoltes avaient servi à posséder des chaussettes et des draps dans lesquels l’ange de la mort vautrait. Ainsi, le lit de souffrances immensurables prenait place de génération en génération.
« Les singes font mieux », disait-on de l’autre côté de la rive ! Effectivement, la paix naît du respect mutuel et de l’effort perpétuel pour préserver le bien commun. Là-bas, où tous veulent désormais immigrer, le leadership et l’engagement pour la propreté se perpétuent. « Dîner aujourd’hui ne rassasie pas demain », prévient Amadou Hampâté BA. Alors, après un bon foutou et un délicieux dessert, préserver la paix par le comportement favorise une bonne digestion.