Conformément aux prévisions du département Américain pour l’Agriculture(USDA), les dépenses effectuées par les consommateurs pour satisfaire au déficit de production de riz grimpent. Dès le premier trimestre de l’année 2019, les importations ont atteint 340 923 tonnes. Une hausse de 13,2% avoue le ministère de l’économie et des finances de Côte d’Ivoire. Pourtant, les conditions pour une production nationale auto-suffisante sont présentes.
Avec des coûts, selon les qualités, qui progressent jusqu’à plus de 700f le Kg en moyenne et la consommation globale de riz représente plus de 40%. Les dépenses pour satisfaire le déficit de l’offre nationale sont une énorme perte pour l’économie rizicole et ses producteurs. Ce que l’USDA avoue ne pas comprendre au regard du dynamisme de cette chaîne de valeur et des conditions naturelles favorables. Aussi la FAO renchérit-elle : « Leurs revenus et leurs capacités d’investissement sont durement affectés par la concurrence déloyale du riz d’importation », au niveau de l’Afrique occidentale et centrale.
Et pourtant, la consommation va augmenter davantage
Pour les mois avenir, la consommation locale de riz pourra grimper à 2,7 millions de tonnes en Côte d’Ivoire. Pendant ce temps, les résultats resteront insuffisants, soit 1,4millions de tonnes dont 80% de riz pluvial, sans compter les aléas climatiques intenses que subit le pays. Ce qui, a par ailleurs affecté la production cacaoyère récemment.
Le Centre suisse dédié à la recherche scientifique, Africarice, le CNRA, l’ANADER, l’ADERIZ sont autant de structures mobilisées pour la gouvernance durable et la rentabilité de la filière. Mais que deviennent les fruits de leurs travaux s’ils ne tombent pas à l’eau… A qui donc profitent les flux financiers engrangés par ces importations massives de riz ?
Selon le décret de création (2018-10 du 10 janvier 2018) « l’ADERIZ a pour mission de mettre en œuvre les orientations gouvernementales en matière de développement de la filière riz en Côte d’Ivoire ». Réformée pour plus de performance et de flexibilité, cette Agence reconnaît le défi de sécurité alimentaire à travers la résolution des difficultés de cette chaîne de valeurs essentielle. Surtout que, la qualité du riz importé est encore plus remise en cause, depuis le scandale du riz présumé toxique déversé sur le marché ouest-africain, accueilli en Côte d’Ivoire. Une affaire encore pendante…
A cette heure aux pendules, les compteurs affichent 31% de riz comme part dans les produits alimentaires importés. Un chiffre rempli de sous qui font rire, une minorité. Alors que la pauvreté gangrène plus de 55% dans le monde rural.