Est-ce un hasard si un pays africain se positionne comme premier investisseur étranger au Rwanda ? Certainement le fruit d’une politique pensée et adaptée aux enjeux. Le président de ce pays milite pour une intégration africaine pleine et entière. La Zone de libre échange (ZLEC) intercontinentale en construction autour de l’institution panafricaine est impulsée par ce dernier. L’île Maurice est le premier pourvoyeur de capitaux étrangers dans le pays loin devant la Chine, principal investisseur sur le continent.
Les échanges entre l’Afrique et la Chine ont atteint 170 milliards en 2017. Les Mauriciens ont injectés 117 millions de dollars américains, soit un peu plus du quart des capitaux étrangers enregistrés ( 25,8%) au Rwanda. La Chine est intervenue à hauteur de 18,4% avec des investissements évalués à 83 millions de dollars. Secteur manufacturier, tourisme, industrie, énergie sont entre autres les secteurs privilégiés par ces deux principaux investisseurs. Pour sa par l’Inde, troisième plus gros investisseur pour la même période au Rwanda, préfère diriger ses flux de capitaux dans les TIC. Ses investissements s’élèvent à 31 millions de dollars.
l’île Maurice et le Rwanda occupent respectivement les première et deuxième places africaines du classement Doing business 2018. Les deux nations ont des politiques économiques similaires basées sur des mesures incitatives pour les investisseurs étrangers, notamment des taux d’impositions souples pour les entreprises désireuses de s’implanter sur place. Le Rwanda qui s’inspire beaucoup de son partenaire mauricien a ainsi exempté de taxes les entreprises de textiles locales. L’innovation technologique est par ailleurs au centre des échanges multiformes.
Les accords passés entre les deux partenaires commandent par exemple à l’un ou l’autre de ne point imposer de taxes à un investisseurs qui s’en serait déjà déchargé dans l’un des deux pays. Le Rwanda profite également des facilités d’accès aux financements qu’offre l’île Maurice. La formation est un autre axe important de la collaboration.
Les deux pays ne partagent pas de frontières. Le Rwanda est niché en Afrique de l’est et l’ile Maurice perchée en plein océan indien. Un exemple de coopération Sud-Sud inspirant pour la Zone de libre échange. La ZLEC devrait permettre de faire de l’Afrique un vaste marché unique où la libre circulation des personnes et des biens doit être une réalité. Le commerce intra-africain pourrait dépasser les 50% contre 20% actuellement. Le marché local sur le continent est dense et remplie de potentialités. Le numérique offre l’opportunité de le développer malgré les infrastructures de transports en peine et la corruption si répandue.