Trois jours après son excision, elle meurt. Cette fois-ci, l’excision vient de tuer la fille d’un Imam dubitatif. Aujourd’hui, il sensibilise pour éliminer les multiples souffrances entraînées par les mutilations génitales féminines. L’Etat du Mali a été traduit devant la Justice de la CEDEAO à cause de son laxisme devant la persistance de l’excision à outrance au Mali. Quatre organisations de défense des droits des femmes, Equality Now, Institute for Human Rights and Development in Africa (IHRDA), l’Association malienne pour le suivi et l’orientation des pratiques traditionnelles (AMSOPT) et l’Association pour le progrès et la défense des droits des femmes (APDF) décident de recourir à la justice internationale. Une quarantaine de pays dans le monde ne criminalise pas les mutilations génitales féminines. D’ici 2030, plus 68 millions de filles sont exposées à la violence de l’excision. Elles risquent de compléter la longue liste de 200 millions de femme victimes.

Avant cinq(5) ans, la plupart des petites filles au Mali est exposée à l’ablation de leurs minuscules organes génitaux. L’œil des féticheurs à l’affût conditionne une terreur dont le refus est porté comme une humiliation totale. Ainsi 89% des femmes finissent terrorisées par le métal et le mental d’une large majorité de défenseur des mutilations génitales. Par ailleurs, avec la crise sécuritaire que traverse le pays, l’intégrité des femmes y est davantage menacée que celle du territoire malien vraisemblablement anti-clitoridien.

Plusieurs Etats confrontés à la perpétuation de l’excision adoptent un cadre juridique coercitif afin d’accompagner les efforts de sensibilisation des partenaires sociaux. Cependant au Mali, punir l’excision rencontre nombre d’oppositions au sein de l’appareil Étatique. Les mutilations génitales sont adoubées à plus de 70% sous fond religieux et culturels.

« Si je ne connaissais pas votre histoire, je continuerais à prêcher que, au nom de notre religion, l’excision doit perdurer »

Après le décès de sa fille, Nega, Imam malien s’est engagé à multiplier les sensibilisations auprès de sa communauté. « Je ne voulais pas qu’elle soit excisée, mais une des femmes de mon père l’a emmenée dans un village voisin. Quand elle l’a ramenée, ma fille saignait abondamment et au bout de trois(3) jours, elle est morte », rapporte cet Imam à la l’ONG  Plan International. Un témoignage resté gravé dans la mémoire de l’Imam-assistant à Nega.

Ce cauchemar d’un voyage sans retour d’une petite fille innocente dont le seul crime fut-il de naître avec un organe qui procure du plaisir est un sacrifice de trop. « Si je ne connaissais pas votre histoire, je continuerais à prêcher que, au nom de notre religion, l’excision doit perdurer », confesse cet Imam-assistant résolu à sensibiliser pour l’abolition de l’excision. Les efforts conjoints de ces deux religieux ont permis de sensibiliser leur communauté aux traumatismes et aux risques sanitaires favorisés par l’excision. Cependant au niveau Étatique les gouvernants sont gagnés par le laxisme quand il s’agit de condamner l’excision de façon formelle.

Les exils de femmes sont légions face aux menaces communautaires et à l’expansion armée intégriste. En France, plus de 60000 femmes excisées sont dénombrées dont une grande partie est originaire d’Afrique de l’ouest notamment du Mali. La terreur est permanente, au pays natal comme au sein des diasporas malgré l’interdiction de l’excision en France.