Rondeurs prononcées, elle vit de ce charme. Elle attire des foules. C’est la femme au plus gros postérieur à Abidjan voire au-delà, exaltent ses fans. Sa notoriété dépasse les frontières ivoiriennes. Les soirées en l’honneur de celle qui se fait appeler « la go bobaraba » sont organisées ça et là dans plusieurs pays. Elle atterrit donc en France pour un autre événement. Et là, le scandale.

Avec quelques singles à son actif, Eudoxie Yao s’est retrouvée dans l’hexagone pour « Une tournée européenne ». À la Lady Gaga ! Un séjour soldé par une agression physique. Blessée au visage. C’est une référence sur la toile. L’affaire fait le buzz. Une violence au cocktail financier, sexuel, et sexiste.

À son charme, peu de personnes restent indifférents. Eudoxie le dit dans certains de ses posts sur les réseaux sociaux. Plusieurs hommes y compris des personnalités lui proposent des services sexuels en échange de payements financiers. « Une affaire de pute », considèrent plusieurs internautes.
Selon la bimbo, son hébergeur aurait tenté d’abuser d’elle. Un « père » pour elle. Qui, refuse de lui reverser son argent après son refus aux propositions sexuelles. Le nommé Ibrahim Koné dit IB est du showbiz ivoirien, et vit en France. Il aurait tenté sa chance comme c’est de renommée dans ce milieu. Passer du fantasme à la réalité, sous un parfum de roublardise ? Un attentat à la pudeur entretenu par Eudoxie et présumé consommé par IB si l’on s’en tient à l’article 355 du Code pénal ivoirien.

L’affaire est devant les juridictions françaises. Ses échos retentissent en Côte d’Ivoire, pays d’origine des trois acteurs : Eudoxie Yao, IB, et un certain Mike le Bosso, le promoteur de la tournée européenne de la star. Ici à Abidjan, la loi est sans équivoque. Toute personne autrice d’un attentat à la pudeur encours entre 2 et 5 ans de prisons assortis d’une amende qui peut atteindre le million de francs CFA.
Mais, quelles juridictions pour punir dans ce milieu du showbiz où prostitution, proxénétisme et violence sont en featuring pour pervertir une jeunesse qui cherche ses repères dans la toile. Le chanteur Coupé-Décalé Arafat comme une araignée y tisse la violence et la dépravation de la femme. Il bastone danseurs et concubine. Libre. La justice assiste au spectacle. Le mépris de la loi est entretenu. Les stars ont des accointances avec des hommes forts dans la sphère gouvernante – garante de la loi – qui les invitent pour leurs campagnes. Eudoxie Yao l’a dit, ces derniers la sollicitent pour ses formes exubérantes.

Autant, la jeunesse danse aux sons des stars, elle adopte leurs attitudes. « Amina » d’Ariel Sheney fait des émules. Les filles sortent en vêtements transparents laissant entrevoir les parties génitales. C’est la mode des vacances de Marcory à Yopougon en passant par Koumassi. Amina n’est que la fille d’Eudoxie. Ses formes ne peuvent pas concurrencer celles d’Eudoxie. « Babi (Abidjan) complet », dans son ensemble confirmerait sans hésitation. L’éducation sociale se dessine avec le reflet de tels portraits de stars. Ces pays pauvres vivent aux rythmes culturels urbains des pays du Nord.

La lutte pour la promotion du genre singulièrement la dignité humaine et le respect des droits de la femme touche moins ces comportements des « stars » femmes. Car, il faut bien que cette communication pour le changement commence par ces femmes africaines populaires.
Le succès d’Eudoxie Yao inspire aussi. Déplorable ou pas ? Partie d’un quartier populaire, elle fait le tour du monde aujourd’hui, dans le luxe.

La pauvreté mine une société ivoirienne en souffrance d’éducation. La jeunesse se retrouve à la solde de raccourcis pour la réussite. Les chemins de référence floués et le chômage intense construisent un nid à toute flore microbienne. Une énergie sociale désorientée vers la concupiscence. En pleine période d’examens de fin d’années, les lolos d’Eudoxie décrochent des mentions à gogo. Au point où des cotisations sont levées pour qu’elle continue de dispenser ses cours aux citoyens. Certainement pas dans ces classes que Didier Drogba, Magic System, Tiken Jah et bien d’autres construisent. Cependant, internet est indispensable et les flores bactériennes y pullulent au mépris des lois. Elles infectent jeunesses et familles, voire enfants.

En France, pays très connecté, une adolescente d’une dizaine d’années s’est suicidée récemment sous fond de cyberviolence. L’Afrique copie et colle. Quand il pleut à Paris, Abidjan est mouillée, dit l’adage.