J’entends des gens dire souvent dans des moments de dépit que leur vie n’a pas de sens. L’expression de leur désarroi se comprend, mais c’est le propos lui-même qui est dépourvu de sens. En effet, ils ont juste décidé par épuisement, ou paresse, de s’accommoder au lieu d’espérer. Pourtant, c’est à nous de donner un sens à notre vie, par notre lutte et notre combat pour l’intérêt général. Bien que, la précarité juridique et les crises itératives en Côte d’Ivoire découragent.
Qu’on soit de la diaspora ou sur place en Côte d’Ivoire, nos efforts semblent vains devant la recrudescence d’une gouvernance autocratique, la perte des valeurs fondamentales proclamées par notre devise et l’hymne national, la montée en puissance d’antivaleurs, une société en déconfiture et une fracture sociale qui s’aggrave. C’est là tout le sens du combat : l’hostilité, l’échec, les montagnes à gravir, les vertiges à surmonter et les colères à transformer en courage, pour améliorer notre pays.
La vie regorge de sens grâce à ce souvenir et ce récit d’épreuves, mais dans lequel les personnages n’abandonnent pas. L’espoir de vivre dans un pays assaini, où dans les rues comme dans le service public, l’hygiène intellectuelle resplendit, constitue le socle et l’essence d’un Etat. Nous sommes les décideurs et les façonneurs de la société de demain. Sans se lasser d’œuvrer avec engagement dans le sens d’une société redressée, dans laquelle chacun se sent valorisé, écouté et en sécurité.
À diverses échelles, nous pouvons contribuer à renverser la vapeur, refuser la haine et la peur et agir résolument pour une Côte d’Ivoire de grandeurs humaines. Un pays qui nous ressemble. Où, les droits de chacun sont respectés, car personne n’ose se mettre au-dessus du bien commun. Aucune lutte motivée par des raisons nobles ne saurait être vaine ! Opposons-nous à la faillite de l’espérance collective et à la défaite générationnelle !
La Côte d’Ivoire, mère patrie pleine de sourires et de chaleur de vivre, en vaut la peine. Nul n’a le droit de la chosifier ! Se sentir digne dans notre pays, revoir à nouveau des familles accueillir des enfants de diverses ethnies, avoir des élections apaisées où les favoris ne deviennent pas des ennemis et des exilés, dont les résultats permettent à la population de s’exprimer largement, cet espoir est celui de la Côte d’Ivoire.
À chaque génération, ses luttes. Nous avons le témoin du relais générationnel avec l’obligation morale d’agir pour transmettre des valeurs pérennes d’une Nation démocratique.
Lykram Leroy