Ce hashtag vous donne-t-il envie de travailler ? Détrompez-vous ! Il s’agit d’une ligne droite vers le proxénétisme en ligne.

“ Oor laisse ça nous on aime ça”. Eh bien, depuis un certains moments de nombreuses personnes tous genres confondus​ suivent aujourd’hui avec assiduité un programme digital sur le réseau social Instagram : le #Noheasyshow porté par le sieur Noah Lunsi. Je découvre ce programme par accident. Ensuite, curieux, j’ai voulu comprendre. Mais que retenir d’un programme dans lequel les jeunes filles se dénudent délibérement​ pour le plaisir de plus quatre (4) mille personnes ?​ Encore que, Instagram, troisième réseau social le plus populaire au monde, avec plus de 28 millions de visiteurs chaque mois, s’avère un canal favori des adolescents.

D’emblée, il y’a depuis la promotion de ce spectacle web afrique sans pudeur de vives réactions sur tous les fora. Une frange de la gente feminine s’offusque de l’attitude de leur “soeur”. Mais à quel niveau se situe le problème ? A voir le profil ou le rôle social de ces “Twerkeuses”: vous conviendrez qu’elles font partie des milieux exhibitionnistes de la nuit. Elles ont l’habitude de s’exhiber, se mettre nues, danser pour le plaisir de certains hommes ou clients. Ainsi, les dénigrer ou tenter de leur faire entendre raison serait selon nous des coups d’épée dans l’eau car comme on le dit: elles aiment ça et​ “#Cpourleboulot”.​ Sauf que, désormais elle travaille H24 grâce au numérique et laisse des traces quelques soient les âges.

Ensuite, le promoteur Noah Lunsi, qui est il? C’est un homme du showbiz, un homme pour qui la nuit n’a pas de secrets, adepte de ce genre d’actions. Si, pour l’heure, l’aspect Biz du Show semble ne pas être enclenché et actif ouvertement en permanence, c’est​ juste que ce procédé contribue à peaufiner et agrandir son marché digital après une sorte​ d’addiction chez ses abonnés. Cela permet de s’assurer sur la rentabilité et la hausse de l’offre de ce produit digital proposé parmi tant d’autres, défendent plusieurs adeptes. Il y’a ici commerce du sexe-digital. Souvent le digital c’est pas pour les enfants de cœurs, sur ce terrain tous les moyens sont bon pour se faire de la trésorerie ; encore une fois “#Cpourleboulot”.​

Dans une certaine mesure ce programme met en évidence la défaillance du système éducatif traditionnel. La Côte d’Ivoire devient une plaque tournante de la promotion des pratiques sexuelles innovantes sur internet. Les followers Ivoiriens font et défont les artistes. Ils furent les premiers à dénigrer, salir, faire un digital-procès à Tiesco le Sultan un artiste Ivoirien s’inscrivant dans le même registre que Noah, jusqu’au point où ce dernier fut emprisonné pour diffusion d’image à caractère pornographique et atteinte à la pudeur. Cependant, ils adulent, boostent, participent en grand nombre au programme​ de Lunsi. Eudoxie Yao, n’a pas encore dit son dernier mot…

Je ne pourrai expliquer cette dichotomie du comportement digital des ivoiriens. Mais, il est clair que le système actuel dans lequel il y’a plus d’opportunité pour les jeunes dans les choses ludiques qu’éducatives les conduit aussi longtemps que possible vers tout ce qui pourrait leur permettre de fuire un temps soit peu leurs réalités sociales où le chomâge et l’ennuis occupent une place considérable. Au sortie d’une crise armée qui a déstabilisé le pays, l’exhibition de fétiches même par des adolescents devenait fréquente. Douk Saga, celui qui est reconnu comme le créateur du style musical Coupé-décalé mourait brusquement. Les données sur le taux de prévalence du VIH dans ce laps de temps sont perdues de vue. Si vous rencontrez une go ou un gars, il peut être un canari qui abreuve avec une mixture de la décadence sociétale. Pendant ce temps, pour certains “#Cpourleboulot” et pour les autres qu’est ce c’est ?

Hermann Gnagno​
Social Media Manager
Journaliste-Traducteur​
Sociologue.