Si les françaises ne sont pas satisfaites au lit, l’une des causes se trouve sûrement dans ce rapport. Un site américain de vidéos pour adultes publie ses dernières statiques d’activités, ce mois de juillet. Ils révèlent que les français recherchent plus des « beurettes », terme pour designer les femmes d’origine maghrébine, sur cette plateforme
pornographique. Dans le top 10 des mots clés introduits où « beurette »arrive en tête, l’on retrouve une autre recherche en référence à l’Afrique, notamment le nord: « marocaine ». Ce n’est pas la première fois que le mot beurette caracole en tête de recherches sur les sites pornographiques. Quelques années plutôt, en 2015, The Economist relève ce fait comme une préférence très répandue chez les français qui visitent ce type de sites. Fantasme ?
Le terme désigne généralement, les femmes comme objet de convoitise. Sexuelle. Un parfum sexiste et raciste, ont réagi certaines internautes nord-africaines sur la toile. « Participer à la fétichisation, à l’hypersexualisation de nos corps n’est pas une fierté. C’est l’héritage de la colonisation et c’est une honte », s’insurge une Algérienne accompagné du hastag #PasVosBeurettes. Ce mot-dièse a été créé pour dénoncer ce « désir de possession » des femmes nord-africaines. Elle n’exagère en rien. Car, dans les recherches, le mot est le plus souvent associé à des injures : salope, pute. Pis, à « viol ».
À travers cette tendance, certaines citoyennes se souviennent ainsi des femmes violées pendant la guerre d’Algérie. Des décennies plus tard, les violences sexuelles envers les maghrébines et partant les africaines surgissent bien souvent. Du vocabulaire à l’acte, la frontière est poreuse, les soupçons sont nombreux. Ce, jusque dans les plus hautes sphères de la société française. Plus illustre, l’ancien directeur du FMI Dominique Strauss Kan, aurait-il succombé à ce « fantasme français »? Un des pionniers. La femme de chambre d’origine africaine porte des accusations formelles de viol, dans cette affaire qui a déstabiliser l’homme public.
Celles qui échappent aux violences sont parallèlement exposées aux IST (Infections sexuellement transmissibles) dans l’hexagone. Fortement. D’après le dernier rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, le nombre de cas de personnes atteintes de syphilis en France a triplé pour atteindre 33 000 cas en 2017. Une situation générale en Europe. L’institution note une hausse moyenne de 70% dans l’ensemble des pays européens. Entre autres causes, la multiplication des partenaires sexuels alors que l’usage de préservatifs n’est pas ancré.
Pendant ce temps, l’on note ces dernières années, un attrait des français pour le Maghreb. Pour les vacances d’été 2019, une hausse de près de 103% a été enregistrée vers l’Égypte quand le Maroc comptabilise plus de 70 000 touristes français et la Tunisie environ 80 000 voyageurs, soient des bonds respectifs de 2 et 23%, pour ces deux pays.
Il n’est pas rare de rencontrer ces touristes dans d’autres pays en Afrique sub-saharienne. Et, selon certains observateurs, ces vagues successives de touristes laissent derrière des marques indélébiles.
Sur les plages de Grand-Bassam, dorénavant, la fréquence de rencontrer des pratiques sexuelles libertines éclaboussent régulièrement aux visages comme des vagues. « C’est nouveau ça ! », fait remarquer un natif qui constate combien le tourisme perverti incruste des comportements à risques dans la ville.