En pleine rentrée scolaire, la tristesse et les dépenses funéraires s’abattent sur les familles comme un orage. Les accidents sur les routes de Côte d’Ivoire s’enchainent et se généralisent.
Ces inondations d’accidents modifient les vies de centaines de victimes chaque mois déclenchant une chaîne de souffrances.
En moins de trois jours, onze (11) victimes dont deux morts dans deux accidents de la circulation, dans le district d’Abidjan. La sécurité routière est rongée par l’incivisme.
Une collision entre un véhicule de policiers et un car de transport fait une victime dans la ville de Grand-Bassam. Le contrôleur et le contrôlé luttent le passage.
Deux jours plutôt, une autre collision entre un mini car de transport en commun et un camion de transport de marchandises s’est produite à Anyama, au carrefour « ancienne gendarmerie».
D’après les témoignages, le conducteur du mini car était en communication téléphonique au moment de la survenance du drame. Un comportement interdit par la loi depuis 2013. Mais, sur les routes ivoiriennes, les comportements inappropriés au code de la route sont sans fin. Ils font la course aux multiples défaillances techniques des engins.
Le drame s’est produit dans la soirée à quelques encablures de l’ancienne gendarmerie de la ville d’Anyama. Les contrôles routiers des forces de l’ordre ne manquent pas sur cette voie comme sur les autres routes ivoiriennes le long de la journée. Pourtant, après le constat, le chauffeur n’a pu justifier d’un permis de conduire. La responsabilité des forces de l’ordre est en question dans ce cas comme dans plusieurs autres aux victimes innombrables. L’Office de la sécurité routière ( OSER) établit une moyenne de vingt (20) accidents par jour dans la ville d’Abidjan pour un total national de 9 826 cas sur une année, avec une majorité d’accidents imputés aux causes humaines. Mais, d’après les experts de l’OMS, ces chiffres sont différents de la réalité. Des données occultées.
Les cas de conducteurs sans permis impliqués dans des accidents de la circulation sont nombreux. Pis, certains conducteurs sont des adolescents. La drogue et autres substances psychoactives circulent dans le milieu.
Gbaka(mini-car), tricycles, moto, bus, l’essentiel des moyens de transports est concerné. Dans plusieurs villes du pays, ces engins sont impliqués dans de multiples accidents, avec souvent à la manœuvre des adolescents. Sans permis. C’est le cas dans le département d’Issia. Dans cette zone à l’ouest de la Côte d’Ivoire, le Comité de la sécurité déplore de nombreux accidents liés à l’âge mineur des conducteurs de moto et de tricycles. Ces jeunes dont l’âge varie entre 14 et 16 ans « agissent au grand mépris des dispositions sécuritaires » avec une négligence du port de casque. Arafat DJ, une des idoles de la jeunesse ivoirienne et africaine, s’est tué dans un accident de moto alors qu’il ne portait pas de casque.
Quel enseignement, quand à Bouna le phénomène des adolescents conducteurs sans disposition minimum de sécurité s’impose et inquiète ? Tout comme à Issia, les autorités préfectorales veulent accentuer la sensibilisation et les contrôles, après de nombreux morts.
Les forces de l’ordre sont sollicitées. Mais, Mamadou pense pouvoir contourner ces barrières. Un billet de banque filé peut faire l’affaire, estime cet apprenti gbaka. La corruption gangrène. Chacun veut faire sa recette peu importe les risques. Les prières des voyageurs défient la météo. Dans ce même mois, seize(16) personnes parmi les passager d’une compagnie d’Abengourou sont mortes. Le nombre de crânes brisés, de membres fracturés dans l’Indenié-juablin faute de prudence et d’incivisme.
La route n’est pas encore bonne, malgré les alertes d’institutions comme la Banque mondiale sur les pertes engendrées par la qualité des transports sur le bien-être et sur l’ensemble de l’économie nationale. Ce ne sont pas les cinq corps noyés à Guiglo suite la chute d’un taxi dans le fleuve n’Zo qui diront que la route est Zo(belle).