Leur employeur craint d’appeler les secours, deux accidents viennent de se produire, les victimes sont des migrants. En France, 2,5 millions de personnes travaillent au noir. Les jeunes et les migrants sont les cibles idéales pour les employeurs véreux. Ils étaient vingt-cinq hommes assujettis à cette nouvelle d’esclavage sur ce chantier risqué.

Le Conseil de prud’hommes, juridiction de litiges liés au contrat de travail a reconnu que ces hommes étaient réduits « aux tâches les plus pénibles » dans des conditions de sécurité par ailleurs délétères. Une décision qui rentre dans les annales, ces vingt-cinq ouvriers clandestins percevront 34000 euros de dommages et intérêts individuellement. Les retards de salaires estimés à près de 3000 euros seront également rendus.

La justice et ces victimes d’exploitation ont osé

Accompagnés par des avocats déterminés à construire une espérance à travers la réparation symboliques de ces vingt-cinq ouvriers, cette audace a permis une meilleure justice sociale. Le Conseil d’orientation pour l’emploi estime les secteurs, BTP, gardiennage, services à la personne et l’agriculture fortement touchés par le travail au noir. En Afrique en plus de ces secteurs, les zones industrielles et extractives enregistrent une grande concentration de personnes contraintes aux pires formes d’exploitation professionnelle.

L’OIT (Organisation mondiale du travail) dénonce « en Afrique, 85,8 pour cent des emplois » qui sont informels. Dans ce cycle de misère, « Il y aurait 232 millions de migrants dans le monde » dont « un migrant sur huit est âgé de 15 à 24 ans ». Les pays émergent apparaissent comme des fournaises d’exploitations massives à 93%.

La région ouest africaine nouveau terreau des industries extractives convoie sur ses routes de nombreux jeunes qui meurent dans l’orpaillage clandestin.

Une cinquantaine d’ouvriers dont un grand nombre de migrants ont été arrêtés seulement ce mois de décembre en Côte d’Ivoire. Estimée à 80%, « la migration de la main d’œuvre en Afrique est en grande partie intra régionale ». Cette décision courageuse du Conseil de prud’hommes rayonne dans l’espace francophone comme un signal fort pour le respect de la dignité humaine et le progrès social avec un éclat des valeurs universelles largement partagées.

En ce jour marquant la célébration mondiale de la solidarité humaine, la Côte d’Ivoire reçoit Emmanuel Macron. Au cours de cette visite du Président de la République française en Côte d’Ivoire du 20 au 22 décembre, plusieurs partenariats économiques connaîtront des avancées. Entre autres, la construction du grand marché de Bouaké et de lignes métro dans la mégapole Abidjan. Deux filières qui concentrent de nombreux travailleurs migrants et nationaux dans le tunnel des nouvelles formes d’esclavages en milieux socioprofessionnels.