Sans son intervention, des milliers de manuscrits séculaires, restes d’un patrimoine africain longtemps dépouillé, se seraient volatilisés. Abdel Kader Haidara s’est posé en défenseur de la religion musulmane certes, mais surtout en gardien de la culture africaine. Il a permis de sauver des mains destructrices des terroristes d’Al-Qaïda des milliers de manuscrits séculaires de Tombouctou.

Alors que les assaillants envahissent le nord du Mali et marchent sur la ville historique de Tombouctou au Mali, tuant, et détruisant tout sur leur passage y compris les vestiges culturels, le bibliothécaire mobilise, en 2013, une équipe chargée de sortir et de cacher les manuscrits hors de la ville. Plus de 380 000 oeuvres sauvés dont plus de 12 000 manuscrits anciens aujourd’hui numérisés.

Les terroristes d’Al-Qaïda ont fait plusieurs centaines de morts au Mali depuis leur incursion dans le pays. S’ils se réclament djihadistes, ce mot est de loin le reflet de leurs actions. Abdel Kader Haidara tient à rappeler le sens réel de ce terme: un homme qui lutte contre les mauvaises idées, les désirs et la colère en lui-même et les soumet à la raison et à l’obéissance, aux commandements de Dieu. Un homme de bien, en un mot.

Abdel Kader Haidara, âgé de 51 ans, tient aujourd’hui une bibliothèque du nom de son père, Mamma Haidara, lui aussi collectionneur d’œuvres anciennes. Plusieurs écrits sauvés sont conservés dans cette enceinte à Tombouctou. Un gardien de cette « Perle du deshert », classée patrimoine mondiale de l’UNESCO.