Il faut s’attendre au ralentissement du commerce de marchandises au cours de ce premier semestre 2021, annonce l’OMC. Cet indicateur est révélé après une importante remontée des échanges commerciaux au quatrième trimestre de 2020, une année de crise socioéconomique à l’échelle mondiale. Les yeux sont tournés vers l’Organisation mondiale du commerce (OMC), par ailleurs. Celle-ci entend fortifier ses mécanismes de règlements des différends, avec la nomination récente de Dr Okonjo-Iweala.
Mi janvier 2021, la Malaisie sollicite l’OMC pour le règlement des différends relatifs aux mesures de l’UE sur l’huile de palme. C’est le 600ème différend traité par l’Organisation mondiale du commerce depuis sa création en 1995. D’autres différends engagent sa responsabilité tel que celui entre la Chine et les USA. Pour garantir une équité et une productivité durable du commerce international, l’OMC lance ce 22 février un nouveau volume sur les règlementations et normes relatives aux produits. Ce sont « des éléments clés de la politique commerciale, cités dans l’accord sur les obstacles techniques au commerce », confie l’Organisation.
Pour la première fois, une dame dirige l’OMC. Son continent d’origine, l’Afrique, amorce une réforme commerciale d’envergure, la Zleca. Les défis pour la nouvelle Directrice de l’OMC, N’gozi Okonjo-Iweala sont multidimensionnels. Outre, les conséquences mondiales de la pandémie de la Covid-19.
Pour le ministre français délégué chargé du commerce extérieur et de l’attractivité, c’est « un grand jour pour l’OMC avec Iweala, 1ère femme et 1ère africaine DG ! La France la soutiendra pour conduire la réforme dont l’OMC a besoin pour :
– redevenir l’instance de régulation incontestée des échanges mondiaux,
– mettre le développement durable au coeur du commerce mondial », se réjouit Franck Riester. Le président français Emmanuel Macron confirme la position de son pays après des échanges avec la nouvelle Directrice de l’OMC. « Nous partageons la même volonté de réformer profondément l’OMC, pour mieux réguler le commerce international, mieux partager ses bénéfices entre tous, et le rendre compatible avec nos objectifs environnementaux ».
Plusieurs blocages de l’organe d’appel de l’OMC justifient, selon la France, une justice unilatérale de la part des États membres.
La clémence de la Covid-19 pour l’Afrique se perçoit le visage tourné vers le nord. Quand les morts d’hommes ne cessent de grimper en Europe ou ailleurs, les peuples d’Afrique en comparaison sont estimés loin de l’hécatombe. Cependant, la Covid-19 n’est pas qu’un drame humain ; cette pandémie désarçonne l’autonomie d’un continent enclenchée au prix d’espérances douloureuses. A en croire l’AFD (Agence française de développement), cette récession économique touche 40 pays sur 54 en Afrique. Outre, c’est aussi la première fois en 30 ans que les PIB de ces Etats africains en (re)construction chutent simultanément avec autant de traumatismes.
L’OMC avec à sa tête Okonjo-Iweala a donc une responsabilité à déployer avec méthode et humanité pour annihiler les assujettissements commerciaux. L’économie contemporaine africaine – plus que dépendante des exportations – s’avère le fruit d’échanges et de pratiques empruntes de déshumanisation. Pour preuve, la course aux vaccins contre la Covid-19, suivie des batailles de commercialisation. Alors, l’OMC ne trouve pas dans la tourmente mais ses États membres la tourmentent. La Chine a exporté plus de la moitié des masques faciaux contre le Coronavirus. Ce business d’équipements de protection se chiffre globalement à plus de 71 milliards de dollars. Seulement au premier semestre 2020, sous fond de grave pénurie, les produits essentiels pour reduire les risques de contamination Covid-19 atteignent 187 milliards de dollars.