Réunies pour optimiser la rentabilité de leur travail, une dizaine de femmes au sein d’Ivoire Manioc s’investissent et contribuent à l’autosuffisance alimentaire dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). L’agriculture en Afrique subsaharienne se développe grâce à 50% de sa main d’œuvre constituée de femmes. C’est la base des économies des pays membres de l’Uemoa. A Bouaké, ville de Côte d’Ivoire, les femmes d’Ivoire Manioc se mobilisent pour le développement économique local et celui du commerce intra-africain.

« Les femmes africaines nourrissent le continent et peuvent aussi nourrir le monde », déclare Géraldine Fraser-Moleketi, Envoyée spéciale de la Banque africaine développement (BAD). En effet, les efforts déployés par Ivoire Manioc avec les moyens du bord confortent cette assertion. Avec une production qui atteint 13 à 14 tonnes sur une parcelle de 3 hectares, ces femmes sollicitent l’accompagnement financiers et techniques de partenaires au développement. Yao Affouet Marie Jeanne, présidente Ivoire manioc participe à des rencontres, dont la journée internationale du Volontariat français, pour multiplier les partages d’expériences et les possibilités d’entraides entre acteurs sociaux.
« La cherté de la main-d’œuvre, le manque de mécanisation et d’engins roulants pour transporter nos produits des champs », se présentent comme des défis à relever au plus vite, pour Ivoire Manioc.

Toutes des mères de familles, nées entre 1960 et 1998, les membres de cette structure agricole envisagent au-delà du travail collaboratif sensibiliser aux risques sanitaires, tel que le cancer du sein. Autour d’un travail structuré et rentable, ces femmes autonomes ambitionnent promouvoir les droits humains dans leur globalité.

De l’indépendance aux années deux mille, plusieurs efforts concourent à l’autonomie des femmes, la réduction des inégalités et l’autosuffisance alimentaire. Sauf que, la précarité des femmes dans les filières agricoles induit l’inachèvement des impacts escomptés. Pour la nouvelle Directrice générale de l’OMC, une meilleure justice sociale permettrait aux femmes de contribuer à multiplier la productivité économiques des pays en Afrique. Les conséquences de la Covid-19, enfoncent 435 millions de femmes dans la pauvreté, à l’échelle mondiale. Selon ONU Femmes et le PNUD, « en 2021, 13% de la population féminine luttent pour survivre avec moins de 1,90 $ par jour ». La précarité du pouvoir d’achat des femmes entraîne la propagation de nombreuses maladies chez les femmes et les enfants. « La francophonie soutient près de 14 000 femmes à travers des actions de terrain leur permettant d’accéder au développement économique, à l’éducation, à la formation, et à la santé ». Mais, Ivoire Manioc ne bénéficie pas des financements octroyés. Depuis la ville de Bouaké, cette dizaine de femmes dévouées pour le développement local et sous-régional, arrivent à exporter du manioc transformé en Placali(patte) au Burkina Faso, en plus de la vente d’Attiéké(semoules) en Côte d’Ivoire. La mécanisation de la transformation autant que celle de la production permettront à ces femmes de soulager les consommateurs et ménager leur santé.
Dotées d’une semoulerie, ces vaillantes des quartiers Bamoro et Odiennekrouani, contribueraient, bien plus, à atténuer la dénutrition au Burkina et en Côte d’Ivoire.

Entre 60 et 80% de la production alimentaire en Côte d’Ivoire se trouve garantie par l’action des femmes dans les filières agricoles. L’agriculture se positionne comme le premier employeur des femmes en Afrique avec au moins 25% du PIB. Par ailleurs, les citoyens engagés pour nourrir l’Afrique facilitent la promotion de l’éducation. La démonstration est avérée par les résultats scolaires dans les écoles équipées d’une cantine. 60% des exportations agricoles de l’espace Uemoa se cultivent en Côte d’Ivoire et le pays assure 36% du PIB en tant que membre de l’Union. Le dynamisme de l’entrepreneuriat agricole sauve l’espace Uemoa d’atroces crises humanitaires, malgré l’insécurité nourrie par des affrontements armées ou politiques, et les pertes économiques dues à la pandémie sanitaire de la Covid-19.