C’est une grosse perte. 19 millions retirés à peine de la banque sont emportés par des individus armés. Ce sociétaire de la Banque togolaise pour le commerce est une victime parmi tant d’autres des récurrents braques enregistrés dans ce pays d’Afrique de l’ouest. 66 assassinats au premier semestre de l’année sont dénombrés. 124 attaques armées comptabilisées par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile sur cette période. Selon le Général Yark Damehame, ce sombre compteur affiche 48 cambriolages, 45 braquages et 31 vols à main armée.

Fait troublant, l’essentiel des braquages est perpétré suivant un procédé identique. Les quidams opèrent à la sortie des banques. S’ils n’agissent pas directement devant les établissements bancaires, ils suivent leurs cibles qu’ils dépouillent ensuite.
La Ligue des consommateurs du Togo (LCT) dénonce une insécurité galopante. Pour elle, ce mode opératoire fait clairement penser à des complicités internes. Une hypothèse qui se justifie par le fait que les braquages sont perpétrés sur des personnes avec de fortes sommes d’argent, retirées auprès des banques, pour la plupart. À ce titre, « nous avons déjà rencontré les banques et nous leur avons demandé de collaborer. Elles doivent appeler nos services pour accompagner les clients qui viennent recevoir de grosses sommes d’argent ».
Ces consignes du ministre de la Sécurité et les autres dispositions arrêtées peinent à afficher des résultats. L’on note plusieurs braquages dans la capitale, Lomé, et à l’intérieur du pays quelques jours après la conférence de presse du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le 09 juillet. Un blessé par balle signalé.

En France, le chèque se positionne comme principal motif de fraude auprès des services financiers. En Côte d’Ivoire, dans la même région ouest africaine, ce type de braqueurs remarqué au Togo a sévi pendant un moment de façon fréquente. Les arnaques au mobile money perdurent par ailleurs. Les suspicions de complicités au sein des compagnies de téléphonie devenues établissements financiers sont dénoncées par les populations également.

Le taux de bancarisation a progressé ces dernières années au Togo pour atteindre un peu plus de 24% en 2017. Ces résultats courent un danger. Cette vague de braquages risque de faire chuter la confiance. À l’image des frères ivoiriens ou burkinabé, les togolais gardent traditionnellement leur argent dans des canaris ou sous l’oreiller pour éviter ces intermédiaires qui augmentent les possibilités de vols.