Sur son épaule gauche, les mains de couleur noir et blanc, il tient avec fière allure le édo ngbélé pour une destination sécrète dans la forêt sacrée. Un rituel rempli de sens dans un quartier dorénavant dénommé France mais aussi village N’zima. Bassam première capitale de la Côte d’ivoire coloniale démarre après plusieurs reports sa cérémonie culturelle identitaire l’Abissa. Tout commence avec sagesse et silence.

Le Sobo, le plus ancien des sages du village s’est prononcé en faveur de la sortie du Tambour sacré, le édo ngbélé. Quelques sonorités de ce moment de convivialité et d’introspection retentissent alors, ce dimanche 17 novembre, sous des rayons solaires par vague consécutives se rapprochant du coucher. Le édo ngbélé pénètre les artères d’un peuple en quête de réconciliation.

Grand-Bassam n’a pas vécu son Abissa l’an dernier dans la saveur et sa jovialité générale suite à des tensions électorales.

Le Siedou, cette procession rythmique du Tambour le long du chemin jusqu’à la forêt sacrée va atteindre son étape silencieuse après chants et danses. Le peuple rentre en communion avec son environnement dans un silence recommandé sur l’ensemble du village, depuis cette source d’arbres en concertation. Contemplatif de mélodies intimes qui émaneraient de édo ngbélé depuis son habitat vert. La cérémonie de l’Abissa prend en compte des dimensions écologiques et sociopolitiques.

Un sinistre a causé cette année de nombreux dégâts et déplacés dans ce quartier France interconnecté au village Abissa. Repères d’échanges économiques et de rencontres touristiques. Après de multiples efforts, le comité de l’Abissa lance les festivités.

Une semaine de recueillement débute ainsi avant le Gouazo, cette période festive qui mobilise de nombreux visiteurs transportés par l’entrain, la curiosité, dans une harmonie muticolorée dont les sept familles Nzima ont en charge la pérennité.