Le Cameroun est confronté à une situation épidémiologique alarmante. 775 cas de choléra ont été dénombrés et confirmés entre février et juillet 2019. Les autorités sanitaires comptabilisent 48 décès sur l’ensemble du pays pour ces six derniers mois.
C’est une deuxième résurgence de l’épidémie après l’épisode de juillet 2018. Sur les 11 décès notés par l’Organisation mondiale de la santé à cette période, 10 sont survenus dans le Nord. Cette région du pays des lions indomptables reste la plus touchée par la maladie avec un taux de létalité au dessus de 6%. Les risques sont amplifiés par la saison des pluies qui s’annonce. Aussi, une propagation de l’épidémie à d’autres régions et aux pays voisins n’est-elle pas à écarter.
Le Nord, en sandwich entre le Nigeria et le Tchad, est en proie à l’insécurité avec les velléités séparatistes et la présence de Boko haram. Et, les chiffres sur l’accès à l’eau potable sur place ne rassurent pas. L’ONG African Center for Advocacy (ACA) estime que 80% de la population n’a pas accès à l’eau potable dans le Nord Cameroun. « Le choléra reste une menace pour la santé publique et un indicateur de l’absence d’équité et de l’insuffisance du développement social », rappelle l’OMS.