En guinée, avant la maladie du Covid-19, il y a une crise politique émaillée d’un référendum contesté et soldé par de nombreux morts auxquels s’ajoutent ceux du Covid-19 désormais. Plusieurs opposants politiques et activistes détenus dans un milieu carcéral surpeuplé dénoncent les menaces sur leurs vies avec des craintes d’un complot meurtrier du parti au pouvoir. Le virus de la Covid-19 a contaminé 2863 personnes depuis son apparition dans ce pays d’Afrique de l’ouest mi-2020. Au regard de la menace, l’Ong Amnesty international monte au créneau et réclame une action urgente. « Libérez les personnes détenues arbitrairement ! », s’exclame l’Organisation de défenses des droits humains.
En Guinée, l’animosité et l’inimitié en politique, au bilan actuel, tuent plus que la Covid-19. « Saïkou Yaya Diallo est diabétique, et doit suivre un régime alimentaire strict et un traitement », mais, la prison surpeuplée de Conakry lui a été imposée à la suite d’une conférence presse, s’insurge Amnesty International. En effet, au sein de cette population carcérale, les autorités de la Guinée avouent au moins 58 cas de Covid-19 détectés dont trois décès. Le point de situation sanitaire général recense 18 décès liés à la maladie du Covid-19.
Alors c’est officiel, la Covid-19 touche les détenus en Guinée. Ce virus si contagieux investit un milieu où la promiscuité rime avec la morbidité sinon l’indignité. Les prisons en Guinée explosent à plus de 200% de taux d’occupation. Le Front national pour la défense de la constitution(FNDC) dénonce la détention de 287 citoyens à cause de leur opposition au référendum controversé permettant un troisième mandat à Alpha Condé, président de la République depuis dix(10) ans. En 2019, selon l’administration pénitentiaire locale, « 4375 personnes étaient détenues dans 33 prisons, dont la capacité totale est de 2552 prisonniers ». Par ailleurs, des centaines de citoyens humiliés et tués pour de simples idées ne connaîtront plus jamais l’espoir d’une brillance des droits de l’homme.
« A ce jour, on estime à 287 membres du FNDC qui croupissent en prison sur l’ensemble du pays à cause de leur opposition à un projet de 3ème mandat en Guinée. C’est donc autant de personnes à risque de contamination auxquelles s’ajoutent des milliers de détenus de droit commun ». Et d’ajouter dans son communiqué dénonciateur : « Cette situation est inadmissible dans un contexte de crise sanitaire sans précédent dans le monde », alerte le FNDC. Aux Nations Unies, des plaidoyers pour le désengorgement des prisons, la sécurité et les libertés, retentissent face à des répressions en sourdines dans la crise sanitaire. Ce qui d’ailleurs rappelle la violence de ce récent référendum en Guinée tenu malgré les affrontements et avec les risques de propagation du Covid-19. Un scrutin, d’après commission électorale, avec 61% de taux de participation et seulement 8,41% de « non ».