Dix jours après l’Initiative de Lomé pour une solution concertée face au fléau des faux médicaments en Afrique, Abidjan lance une énième opération de saisie au marché de Roxy, un centre commercial dédié. Ce nid situé dans la commune d’Adjamé en a connu des saisies de médicaments contrefaits.

42% des prises de faux médicaments s’opèrent en Afrique. La Côte d’Ivoire atteint 200 tonnes en une seule prise. Le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Aka Aouelé, comme ses prédécesseurs vient d’effectuer une nouvelle saisie de trois(3) tonnes et annonce des mesures. «Nous ferons bientôt des propositions pour réduire considérablement ce trafic dangereux pour la santé des populations », projette la tutelle. Cette insécurité sanitaire se déploie en toute sérénité en face des commissariats, des gendarmeries et des mairies.

Chaque année, les méfaits de ces produits sur la santé individuelle et publique ont pu causer la mort de 122 000 enfants de moins de cinq ans seulement dans les cas de faux antipaludiques.

La précédente ministre de la santé, Raymond Goudou a avoué l’implication de pharmaciens locaux dans ce commerce illicite de plus de 200 milliards de dollars à l’échelle mondiale. Des saisies incessantes de médicaments contrefaits aux frontières Est et Sud de la Côte d’Ivoire sont enregistrées. Ces pôles mènent tout droit au Nigéria par la voie terrestre. Un géant de la fraude.

Les sites de ventes sédentaires de médicaments contrefaits prospèrent sur toute l’étendue du territoire ivoirien comme ces maladies autrefois rares désormais précoces. La sécurité alimentaire, par ailleurs, pose de réels défis sanitaires. Les risques de morbidité et le taux de pauvreté livrent les communautés à l’automédication permanente. Pharmacien, impliqué dit-il pour la lutte contre les médicaments de rues, Aka Aouelé promet à son tour de soulager les populations de Côte d’Ivoire de ce fléau sanitaire en corrélation avec le trafic de stupéfiants et d’armes.