« Qu’on arrête de se mentir, l’école ivoirienne tout comme la société ivoirienne ne respecte pas les mesures barrières », interpelle Martial ABO alors que la reprise des cours a débuté sous le contrôle vigilant des autorités et l’imprévisibilité de la Covid-19.

Mme la Directrice des Ecoles, Lycées et Collèges (DELC) présente au groupe scolaire Attoban garantit « le strict respect des consignes données ». Un suivi de la mise en pratique des mesures sanitaires et sécuritaires est prévu avec une trentaine d’équipes déployées sur le terrain, insiste le Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (MENETFP).

Une fois sortis de quelques renommés établissements de la Commune de Cocody, l’application des consignes sanitaires souffre de la défaillance des moyens promis par le ministère. Ces jeunes filles du groupe ISFM à Yopougon confient à l’unanimité qu’il n’y a pas de masques disponibles. « On achète les masques nous-mêmes » dénoncent-elles, avec les risques d’une capacité de protection douteuse.

A l’intérieur du pays les réactions sont dans l’ensemble pareilles à la crainte exprimée dans cette commune populaire d’Abidjan, la plus peuplée et vaste de Côte d’Ivoire. Au Lycée d’Oumé, la réorganisation des effectifs a pris forme ainsi que quelques laves-mains. Mais l’apprivoisement des postillons est à la charge des élèves, dans cet environnement éducatif d’échanges verbaux permanents. Dans cette autre vaste cité nommée Daloa, les cours ont démarré dans le flou, sans moyens pour le respect des consignes sanitaires. Une semaine après, trois masques de protections par enseignants sont programmés dans certains établissements publics.. Dans les écoles des communes peri-urbaines de la zone, bien que constamment en interactions avec la ville de Daloa, l’on déplore la mise à rude épreuve des COGES en cette période de double épreuves sanitaire et économique.

Se laver les mains dans un établissement scolaires n’est pas un geste si simple comme on voudrait le faire croire. 62% des établissements primaires ne disposent pas d’eau, dont plus de 20% implantés dans la mégapole Abidjanaise, vitrine nationale.

Avec Abidjan comme épicentre de la pandémie, les cas actifs de Covid-19 en Côte d’Ivoire pointent au-delà de mille depuis l’allègement des mesures générales. 1490 cas actifs sur 3024 infectés détectés. L’intérieur du pays est de nouveau contaminé avec des risques élevés suite à la réouverture des écoles. 52% des effectifs scolaires primaires sont en milieu rural. Agir en zones rurales demeure important pour limiter la propagation de la Covid-19.