60% de la population mondiale vit dans des pays où la liberté de culte n’est pas respectée. Le dernier rapport de l’ONG Aide à l’Église en détresse (AED) parle d’une recrudescence des violences religieuses ces dernières années. L’index mondial de persécution 2019 est plus catégorique et alarmant. Pour Portes ouvertes, autrice de l’index, « la liberté religieuse n’a jamais été autant en danger sur notre planète ». Des milliers de personnes victimes de diverses formes de violences dont des assassinats. Pas moins de 3 700 chrétiens ont été tué au Nigeria seulement entre novembre 2017 et octobre 2018.
Passée l’inertie et la minimisation des conséquences des violences religieuses, le monde rend un hommage aux milliers de victimes persécutées, pour l’un des plus élémentaires des droits de l’homme. Une journée internationale commémorative instituée le 22 août par l’ONU, sous l’impulsion de plusieurs organisations de défense de la liberté de culte.
Une avancée significative. Des invitations à aller au-delà résonnent comme un appel à la prière. La première édition de cette journée hommage s’achève. Il faut trouver des solutions concrètes contre les violences religieuses, martèle l’AED pour qui il est du devoir de l’ONU et des États de faire respecter la liberté de culte.
L’ONG souhaite la création d’un tribunal international responsable de la question de l’impunité des violences religieuses. Cette dernière piste risque de rencontrer des difficultés en Afrique où la crédibilité de la Cour pénale internationale (CPI) est remise en cause. Somme toute, la recherche de solutions face aux violences religieuses peut se faire avec des approches puisées des spécificités de chaque zone tout comme un reboisement.
L’Afrique assiste à la montée de l’extrémisme religieux, si violent et amplifié par des conflits communautaires. La tolérance et le partage sont menacés par le repli identitaire, sous fond d’insécurité économique ou juridique.