Dans moins de 48h, l’élection présidentielle togolaise débute. La campagne prend fin ce jeudi 20 février. Elle a été marquée par des plaintes d’un quasi-monopole du candidat président sortant, héritier du règne Gnassingbé. Pour l’observation de la régularité de cette élection, des refus d’accréditations laissent dubitatif sur l’équité des résultats.

De loin on peut lire la déception et l’insistance du manque d’enjeu autour de l’élection présidentielle au Togo. Une soupe sans saveur et don l’odeur empeste la corruption. Le candidat Gnassingbé rempile pour un quinquennat avec au solde vingt ans de pouvoir pour l’héritier Faure précédés d’une trentaine pour le père Eyedama. La loi a beaucoup été transformée pour marquer au sceau de la légalité l’hégémonie constatée, dans une République résolument démocratique insistent les autorités. De violentes répressions s’enchaînent contre les citoyens opposés aux réformes. Le projet de révision constitutionnel s’impose manu militari lors du dernier mandat de Faure Gnassingbé ce qui le relance pour la prétention à deux nouvelles élections présidentielles de cinq années chacune. Dont, la première de la nouvelle série s’ouvre ce 22 février.

Pour la campagne qui précède ce scrutin, seul le candidat président sortant a bénéficié régulièrement des moyens afin de rencontrer les citoyens pour partager ses intentions. Ils sont pourtant sept(7) finalement déterminer à compétitionner à cette élection 2020 au Togo.

Le taux de pauvreté dépasse les 50% au Togo. Le ratio de la dette publique au PIB reste très élevé malgré les efforts de réduction. Il est passé d’un taux record de 81,6% en 2016 à 74,1% en 2018. Le Togo au dernier classement de la lutte contre la corruption révélé par Transparency International perd un point. L’engagement pour la bonne gouvernance demeure un épineux défi dans la marche du peuple togolais vers la justice sociale et l’épanouissement global.

Que peut garantir une élection dont les conditionnalités pour concourir ont été customisées et aménagées sans consensus ? La réponse à cette question se pose en Guinée et en Côte d’Ivoire et dans bien d’autres Etats africains.

A cinq jours de cette élection présidentielle au Togo, le Directeur Exécutif de la Concertation nationale de la société civile du Togo reçoit une note portant annulation et retrait d’accréditation pour l’observation électorale 2020. Comme motif avancé par la Commission électorale nationale indépendante(CENI), la suspicion « d’activité d’ingérence dans le processus électoral à des fins ignorées ».

A la lecture des réactions, cette élection présidentielle au Togo est un miroir déposé dans la chambre du plus fort.