Ce week-end, moment de détentes et de rencontres en général, les paroisses profitent d’instants de socialisation. La réception est ouverte à temps plein dans la plupart des lieux de cultes. Mais, cette femme « pleine de joie », secrétaire au bureau des prêtres de la paroisse Sainte Cécile des Deux-Plateaux, est agressée ce samedi 10 août. Autour, une magnifique coïncidence de la diversité religieuse, la « Tabaski dominicale ». Ces prières ne suffiront pas à préserver les larmes des familles biologiques et spirituelles de Dame Brou N’guessan Faustine, pourtant. Elle succombe à ses blessures. Un autre meurtre. Ce drame n’est pas isolé.
Si l’indice de sécurité, un des « plus bas au monde », est contesté, celui de la sécurité confessionnelle ne devrait pas, dans ce pays cosmopolite et laïc. Cependant, la barbarie se glisse jusque dans les lieux de cultes dans le pays.
Avant ce week-end triste, quelques trois mois plutôt, un autre drame choque le pays. Un jeune homme d’une trentaine d’années est décapité au sein d’une église et sa tête emportée, outre « La Cité du salut », son Église.
À la découverte de son corps dans cette église, l’émoi va au-delà de l’environnement immédiat, le quartier Marcory Anoumanbo. Des indignations se succèdent. Les violences religieuses se répètent.
La manifestation de comportements racistes et radicaux prend place publique. La liberté de culte garantie par l’article 49 de la constitution est mise à mal. « La République de Côte d’Ivoire est une et indivisible, laïque, démocratique et sociale », avertie la loi fondamentale comme élément endogène de souveraineté.
Les paroissiens de Notre Dame de Lourdes de Grand Yapo dans le département d’Agboville constate le contraire, un matin de juillet, une statue de la Vierge Marie décapitée. Le sanctuaire marial profané.
La liberté de culte menacée, remet en cause, la souveraineté de l’État.
Une République sensée garantir sa nature, ses valeurs et ses choix par le libre exercice des cultes et la liberté de religion, en toute sécurité.
Civisme et discipline obligent le respect mutuel des choix religieux.
La devise des agressions ne cesse de prendre forme d’abord dans les prises de positions publiques, des cultes de violences psyho-verbales. Mais alors que les agressions et autres actes de violences religieuses se manifestent, les organisations interconfessionnels se mobilisent comme des tortues pour promouvoir ce principe de la laïcité. Des religieux plus enclins au « griotisme » politique sont moins rarissimes. Pourtant, la paix social et le développement reposent dans chaque déclinaison sociétale.
Dans les lieux publics comme sur la toile, des individus se réclament de telles ou telles religions. Ils dénigrent d’autres choix religieux pour brandir les leurs comme élogieux. Des campagnes se multiplient avec avec des canaux de communication massifs et généralisés. Rassurés par la citation de livres saints s’en suivent des invectives d’un mépris de l’autre. Avec une acceptation par défaut, lors de nombreux échanges interreligieux.
Les chocs sont consécutifs aux méfiances à déconstruire, car les fenêtres de la Côte d’Ivoire, Mali et Burkina, jardinent le radicalisme, avec des milliers de victimes. Au Burkina, plusieurs agressions de religieux sont enregistrées. Le meurtre d’un prêtre et de paroissiens, entre autres.
L’assassinat de Dame Brou, affecte la République par des craintes, dont, les auteurs ne sont pas uniquement ce criminel. Un bain de violences religieuses physiques et verbales contribuent aux inquiétudes. Du côté de l’Église catholique, sous la direction du Cardinal Jean-Pierre Kutwa, des actions sont menées pour déraciner la psychose et assurer la sécurité des lieux de cultes.