C’est un énième rapport des plus alarmants sur les conditions carcérales en Côte d’Ivoire. L’Observatoire des lieux de détentions déplore une surpopulation carcérale qui atteint des proportions insoutenables. Pour une capacité globale de 6 989 places disponibles dans les 34 prisons que compte le pays, ceux sont environ 19 000 personnes qui sont détenues, soit une surpopulation de 266%. Ce, dans des installations délabrées. De nombreuses maladies liées à la promiscuité et à l’insalubrité dans les prisons ivoiriennes sont signalées. À cela s’ajoute la malnutrition constatée chez les détenus.
À ce sombre tableau, il faut compter avec le cas de personnes non jugées qui croupissent pourtant en prison depuis des années, dans plusieurs cas. Ces prévenus représentent 1/3 de la population carcérale nationale. Un peu plus de 6 330 personnes. Excepté la mesure d’abolition de la peine de mort, les défenseurs des droits de l’homme évoquent des reformes qui peinent à améliorer les conditions de détentions dans les prisons ivoiriennes. Par ailleurs, le système carcéral n’a pas encore évoluer vers un modèle éducatif qui favorise la réinsertion des ex-détenus. Il demeure plutôt dans une logique répressive malgré les reformes engagées et l’adoption d’un nouveau Code pénal. Selon le président de l’Observatoire des lieux de détention, Paul Angalan, « le nouveau code préconise des mesures alternatives – à la prison-. Mais ce sont des coquilles vides, sans contenu ».