Une rafale de captures d’écrans semblables à des pancartes d’une marée humaine en mobilisation, voici le décor en Côte d’Ivoire après un tweet de la Banque mondiale.
Le débat citoyen est tout de suite viral. Le tweet de la Banque mondiale est republié et adoubé massivement. Des critiques aussi fusent comme en témoigne l’illustration.
« Une population instruite en bonne santé et bien nourrie rapporte davantage à l’économie que la seule construction de routes et de ponts » lance la Banque mondiale en ce mois dédié à la population, ce tweet a le record d’audience du mois lors de sa diffusion.
Ce 1er et 5 juillet 2019 des messages avec la même teneur ont été diffusés par l’institution sans être adoptés sur les réseaux sociaux, autant que ce récent tweet.
Qu’est-ce qui contribue à cette effervescence digitale ?
L’intérêt des populations est vivant et spontané. Certains parlent de « statut visé », car un rapport récent de ses économistes décrit une pauvreté insistante(+54%) en milieu paysan alors qu’elle excède 40% au niveau national malgré les croissances consécutives salutaires. Les institutions de Breton Woods sont réputées pour une sensibilité aux gouvernants actuels en Côte d’Ivoire. Plusieurs d’entre eux dont le 1er citoyen du pays y ont exercées. Mais le débat social est en ébullition en Côte d’Ivoire, à un an de l’élection présidentielle. Dans son rapport la Banque mondiale interpelle sur « ces risques politiques qui pourraient être exacerbés par le partage relativement limité des fruits de la croissance ». Quand ce message institutionnel est diffusé, l’opposition, la société civile et le parlement majoritaire sont en déphasage sur la loi CEI. Un arrêt de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples ordonne à l’État ivoirien une réforme estimée non conforme pour la paix.
Un tweet civique qui ajoute foi
« (…)La seule construction de routes et ponts », c’est la comparaison qui ajoute foi aux interactions entre citoyens, devenues virales. Des choix stratégiques de la politique gouvernementale décriés. Ponts et routes se dégradent alors que la pauvreté caracole en grade. D’avis contraire celui-ci crie « bêtise » en insistant pour dire « c’est la route qui amène le développement ». Êtes-vous « davantage » d’accord avec un de ces points de vue ? Ce tweet de la Banque mondiale obtient une valeur sociale de brèche institutionnelle officielle pour la liberté d’expression avec le réconfort d’être écouté au plus haut niveau, dans la vitalité du débat civique.