Frappé en plein cœur par la pandémie sanitaire de la Covid-19, le rapprochement des peuples et la relance des activités culturelles trouvent peu de volonté commune nord-sud. La restitution des patrimoines culturels accaparés par la France tourne en rond, malgré le discours éthique et historique d’Emmanuel Macron.
Ce mardi 06 octobre, les députés français planchent sur la restitution des œuvres culturelles des peuples d’Afrique. A l’unanimité, les législateurs approuvent le projet de loi. Cependant, seuls le Bénin et le Sénégal sont en partie soulagés par ce cadre juridique de restitution. Le président Patrice Talon déplore le flou autour de la restitution totale des œuvres détenues par la France. Vingt sept biens culturels sont brandis dans le battage autour de la restitution des patrimoines éparpillés et rentabilisés en dehors de l’Afrique.
« Sachez aujourd’hui que l’Assemblée nationale a envoyé un signal exceptionnel vis-à-vis de nos amis africains », souligne Franck Riester. Cet ancien ministre de la Culture representait Roselyne Bachelot, en ce moment en charge de ce département ministériel.
De vives protestations se multiplient dans les rues du monde. Dans l’ensemble, celles ci visent redonner aux modèles tirés de l’histoire plus d’éthique sociale. C’est en 2017, à Ouagadougou, au Burkina Faso, que tonne sur l’estrade une détermination à reconstruire la coopération avec les peuples d’Afrique francophone singulièrement. Les rapports culturels constituent, bien entendu, l’axe central de ce défi commun nord-sud. Emmanuel Macron assume la restitution et élève l’intérêt humain au-dessus des mêlées affairistes.
Ce changement de mentalité peut s’educolorer. A entendre, la ministre de la Culture Roseline Bachelot, à chaque époque son butin de guerre. « Ce n’est pas un acte de repentance ou de réparation, ni une condamnation du modèle culturel français », clame-t-elle.
Près de 90 000 œuvres africaines exposées dans les musées français alimentent l’économie du pays, la créativité et la recherche scientifique au détriment de millions de jeunes en Afrique sans repères culturels. Des rapports entre les peuples ont mis en péril plusieurs générations sans repères culturels.
Ce 14 octobre, cinq(5) militants pour la restitution des œuvres d’Afrique comparaîtront au cours d’un procès en France. Les relations entre les populations d’Afrique de l’ouest et la France se gangrènent. Le Ghana, avec plus de stabilité culturelle et démocratique, reçoit la visite d’Emmanuel Macron à l’entame de son quinquennat. Entretemps, les crises communautaires, sécuritaires, humanitaires et politiques s’élargissent dans les pays francophones voisins. La sociabilité et la réjouissance autour du patrimoine culturel en Afrique reste sous-exploitées dans l’orientation d’une construction d’intérêts stables et durables.
Encore que, la crise sanitaire de la Covid-19 tétanise les secteurs touristique et culturel. L’aubaine du rapprochement et du relèvement par une restitution véritable des oeuvres culturelles en Afrique reste trouble. En Égypte, la découverte d’une soixantaine de sarcophage relance ces secteurs vitaux précités. Dans cette lourdeur juridique de la restitution des patrimoines culturels, l’Egypte a recu de la France une seule statue dérobée en 1981.