En Guinée et en Côte d’Ivoire la situation sociopolitique s’assimile à l’accalmie pour éviter la terreur. Amnesty International dresse un état des lieux désespérant pour le droit de réunion. En effet, dans ces deux pays francophones d’Afrique de l’ouest, le soleil de l’injustice brille et brûle sous fond de paix dans la jungle. « Aucune justice », alerte Amnesty international. L’ONG rappelle aux décisionnaires leur engagement « à créer un espace où les citoyen·ne·s peuvent exprimer librement leurs opinions et manifester pacifiquement, sans crainte d’être arrêtés, agressés ou tués. »

C’est la loi de « l’horreur » qui règne en Côte d’Ivoire et en Guinée pour le fauteuil présidentiel. Les enquêtes menées par Amnesty international et les témoignages recueillis révèlent « l’impunité qui règne de longue date en Côte d’Ivoire » et en Guinée pays voisin où la vie humaine tient en ces mots : « c’est Dieu qui nous a sauvés ». Au motif d’opinions opposées et d’institutions controversées.

Les drames en Côte d’Ivoire refont surface dans plusieurs villes. Dont, les récents affrontements de la localité de M’batto les heures qui ont suivi l’arrestation du porte parole de l’opposition Affi N’guessan. Comme en Guinée, les opposants ont été séquestrés et tués. Amnesty international note une violence réversible. Certes, à des degrés différents et liées à la causalité d’une volonté des tenants du pouvoir de s’y maintenir contre vents et marées. Les protestations qui en découlent ont conduit à la légitimation des violations de droits humains fondamentaux. « A M’batto les manifestants ont brûlé tous les matériels electoraux », rapporte un témoin sur place à Afrique Pacifique. Le droit au vote se présentait comme un affront injuste imposé par le parti au pouvoir à en croire une grande partie de la population en Côte d’Ivoire. Plusieurs membres du parti au pouvoir ont été menacés et violentés et leurs partisans réfutent les obstacles au troisième mandat.

« Comme d’habitude s’attaquer aux manifestants puis ça devient un conflit communautaire », tel est pour ce témoin dans le Moronou le mode opératoire. Après l’arrestation de Pascal Affi N’guessan,  « l’opposition a décidé de marcher et c’est à la suite de ça qu’ils ont été attaqué », rapporte ce citoyen inquiet pour l’avenir de son pays. Surtout que, « c’était connu de tous », déplore-t-il. « Si l’opposition marche eux ils les laissent et quand ils arrivent dans leur quartier par exemple, ils leur lancent des pierres et ensuite sortent avec les armes blanches et ça commence », indexant la communauté populaire de ce quartier. Amnesty international appelle les dirigeants à la tête des institutions à la justice et à la responsabilité. « Il faut prendre sans délai des mesures afin de protéger la population et faire clairement savoir que ces meurtres ne resteront pas impunis », alerte l’organisation des droits humains. « La répression croissante visant les leaders de l’opposition et les détracteurs du gouvernement constitue une offensive contre les droits humains », déclare Samira Daoud. L’appel à la libération de tous les opposants retentit dans toutes ses récentes communications.

L’enquête sur la répression des manifestations en Guinée présente autant de violations similaires que celles dénoncées en Côte d’Ivoire. Pour des élections et des institutions controversées, ces deux pays comptabilisent des centaines de morts. L’accalmie pour permettre aux économies familiales de subvenir à leurs droits économiques reflète des États de frustrations collectives massives. Les menaces des opposants et l’injustice institutionnalisée exposent ces pays à des cycles de conflits et de précarités, au péril de tous les types de citoyens.