Une nouvelle année démarre avec dans son rétroviseur la précédente qui reste cinq fois plus meurtrière  que celles d’avant. L’Afrique de l’ouest pleure 4000 morts victimes des violences armées qui secouent le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Tous, pays de la l’Union économique et monétaire ouest africaine(UEMOA). Trois ans auparavant, en 2016 cette crise qui s’enlise causait 770 décès.

Uniquement durant l’année 2019, le Burkina Faso, le Mali et le Niger comptabilisent la perte de 4000 âmes suite à la montée en puissance de l’insécurité suivie d’attaques armées. Des localités entières deviennent un désert humain ou des zones en précarités avancées. Sur le territoire malien, 966 000 personnes en insécurité alimentaire et 213 000  sans éducation ont pu être assisté. Dans certaines régions de cet Etat, les écoles contraintes à la fermeture atteignent plus d’un millier, 1200 en tout, précise l’agence onusienne locale OCHA. Ces dégâts affectent directement 365000 enfants. Dans cet écosystème social dramatique le rêve est impossible.

Les fuites sont massives et imprévisibles. Les communautés partent dans tous les sens guidées par la recherche d’un abri loin des armes. « Près de 9000 personnes se sont installées dans la ville de Goundam pour fuir les conflits », rapporte Solidarité International après une intervention humanitaire pour l’installation de latrines en urgence.

Les besoins humanitaires s’accroissent dans toute la région ouest africaine avec plus de complexité vue l’élargissement des fronts, l’enclavement ou les vulnérabilités sociales et environnementales. Selon l’ONU, des groupes armés se renforcent à partir de « l’exploitation minière artisanale illégale dans les zones qui soutiennent leurs réseaux ».

Il y a quelques mois, au Burkina Faso, cette spirale de violence a conduit à l’assassinat systématique d’une vingtaine de personnes sur un site aurifère. Cette insécurité dans l’activité extractive est globale avec ses corollaires de traites des humains, dont de nombreux mineurs. Les affrontements armées dans ce nouveau fief mafieux ont déjà tué au moins 700 humains.

En Côte d’Ivoire, la frontière septentrionale de ce pays cosmopolite alors épargnée jusque-là, essuie plusieurs combats et descentes d’ouvriers affectés aux trafics illicites, dont l’orpaillage clandestin. Les flux migratoires périlleux sous leurs diverses formes tissent leurs sources dans les trafics illicites et l’insécurité imposée aux communautés.