« Je me réjouis que nous ayons pu proposer un document unique au niveau de l’opposition et j’ose espérer que le gouvernement va saisir cette opportunité pour une reforme consensuelle » martèle Henri Konan Bédié, président du deuxième plus vieux parti politique d’Afrique. En effet, la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) mobilise toute la classe politique ivoirienne. Le coût de ce travail de réflexion, qui certes est important, c’est que jamais les acteurs politiques n’ont accepté de discuter prioritairement des défis socio-éducatifs. On ne peut compter, avec cette fois, le nombre de meetings, de rencontres sur des sujets d’ordre strictement « pouvoiriste » pendant que l’école ou le social sont en peine. Au service de qui fait-on la politique ?
Pour ceux qui ont déjà suivi ce film intitulé «2012» du réalisateur Roland Emmerich, dans la perniciosité, l’engagement politique prend un visage humain. L’on y voit un président -celui des Etats unis-, au côté de son peuple alors qu’il a la possibilité d’être évacué dans une prestigieuse navette pendant une catastrophe sur la planète. Il reste aux côtés des plus faibles avec tant de regrets de n’avoir pas pu stopper les souffrances en cours.
La vie sociale importe-t-elle réellement les dirigeants africains ou est-elle un prétexte pour assouvir une ambition égoïste ? L’écart entre les discours électoralistes et les actes est aussi grand et meurtrier comme la Méditerranée.
Difficile de croire que cette posture soit une pandémie. Et pourtant, au Mali l’attitude est la même. Trois (3) mois sans écoles. Doit-on croire que toute la sous-région se passe politiquement le code de conduite : « regardez l’éducation périr tant qu’on n’est pas au pouvoir » sinon « être muet à son agonie quand on gouverne » ? Bel agenda caché d’un sommet sous-régional.
Effectivement, les élections viendront et le peuple maintenu en captivité va obtempérer aux ordres de celui qui lui promet un t-shirt ou un billet de banque ou un emploi alimentaire. Le politique aura satisfait sa gourmandise.
Pour ce type d’engagement, la valeur de l’unité est perçue immédiatement. Un document unique pour le convoyage du bétail électoral est établi de façon « consensuelle ». A quel prix ? Le document unique de transport de marchandises dans la zone CEDEAO, lui, à un prix officiel: 2 500 F CFA quelque soit le type foin.
« Que la route soit bonne » pour l’école et le social !