Les populations togolaises protestent contre un régime autocratique mutant, dont les manœuvres institutionnelles, pour confisquer le pouvoir d’Etat évoluent au fil du temps. Cette trahison exaspère le Peuple souverain et les colères se ressentent dans les rues, au sein des milieux socioprofessionnels et sur toutes les plateformes sociales en ligne. Cependant, le régime décrit « une situation maîtrisée avec efficacité et professionnalisme ». Les institutions à l’échelle régionale et continentale, notamment la CEDEAO et l’UA, une fois de plus, voient chuter leur crédibilité pour leur silence coupable.
Dans un élan solidaire, le samedi 28 juin, la diaspora togolaise manifeste à la place de la République en France, à Paris. Sauf que, sur leur propre continent, en Afrique, les citoyens sont agressés, torturés, emprisonnés dès qu’ils s’expriment. Pour preuve, la liste des victimes de la répression au Togo et dans plusieurs autres pays d’Afrique de l’ouest est longue. Ceci ne peut perdurer et les Peuples le démontrent.
Or, pour le régime en place au Togo, durant les contestations des 26, 27 et 28 juin, « la découverte et le repêchage de corps dans le 4e lac à Akodesséwa et dans la lagune à Bè, les 26 et 28 juin, ont donné lieu à des tentatives de récupération, démenties par les résultats des analyses médico-légales ». Devant ces faits graves, le régime « rappelle à tous les riverains les règles de prudence à observer aux abords des étendues et cours d’eau surtout en pleine saison pluvieuse ». Voici comment le Togo « réaffirme son attachement à l’Etat de droit, aux libertés fondamentales, au pluralisme des courants d’expression », selon le communiqué du régime contesté. Il convient de procéder à des enquêtes internationales indépendantes sur cette énième répression des manifestants au Togo, pour préserver l’avenir de plusieurs générations, au sein de leur patrie. Car, la couverture médiatique a été réprimée.
« Le pays n’offre aucune perspective »
Aucun régime autocratique mutant ne peut prospérer en Afrique de l’ouest comme se fut le cas après les indépendances. La dynamique sociale contextuelle portée par l’autodétermination visent l’alternance. En effet, les générations actuelles soulèvent sans cesse leur liberté de choisir, de contribuer à l’orientation du navire de l’Etat, de vivre avec autant de dignité et de fierté qu’en Europe. « On veut un Togo où il est possible pour un jeune de rêver… Pas rêver de partir parce que le pays n’offre aucune perspective… Un Togo où la chose publique et l’intérêt général soient au cœur de l’action publique », insiste ce citoyen peiné.
Alors, pour préserver, ce qui peut l’être de leurs intérêts souvent mal acquis, les régimes au pouvoir n’ont d’autres choix que celui d’ouvrir la concurrence politique et de rompre avec l’absolutisme, la peur de perdre les privilèges du pouvoir ou le culte de l’égocentrisme. C’est un passage obligé !
En effet, le cours de l’histoire démontre que la protection ou les avantages émanant d’ailleurs présentent un retour de bâton dévalorisant pour la croissance du leadership local, une nécessité fondamentale, dans la construction des mentalités et des qualités intellectuelles au fil des générations. Ainsi, plongés dans ce moule dégradant, des dirigeants politiques se condamnent et emprisonnent la vie de leur proche, avec celle d’une partie de la population.
Faute d’une culture de la confiance et de l’intégrité au plan national, de même, la diaspora se retrouve parmi les victimes de cette gouvernance locale déficiente. Entretemps, les opportunités en Afrique profitent à d’autres aventuriers.
Le désir inhérent de la souveraineté, propre à tous les Peuples, et à toutes les formes de régimes politiques, finit par ressurgir. Autant reconstruire avec le Peuple, un contrat social valorisant, juste et riche en opportunités durables pour chaque génération et pour toutes les couches sociales.
Ceux qui refusent de comprendre humblement cette démarche et de la mettre en pratique préfèrent le déni ou la corruption, avec le risque de tout perdre à court ou à moyen termes, selon des chutes pitoyables à un moment imprévisible, comme celles de Charles Taylor, Ali Bongo et tant d’autres.
En tout état de cause, l’Afrique du 21e siècle n’est pas celle de l’époque coloniale et post coloniale. Ce continent, devient le cœur des échanges internationaux, avec cette fois-ci, un environnement mondial multipolaires et des compétences locales dans tous les domaines. Ce qui inclut une amélioration rapide du leadership pour construire des institutions et des entreprises continentales éthiques, en lieu et place la promotion du « moi » comme la dynastie togolaise. Le Ghana, pays voisin au Togo réussit une alternance politique pacifique et perçoit le fondement universel de l’autodétermination. Celui-ci guide la qualité du leadership des peuples et l’action de la justice. A bon entendeur…