Sans surprise, un mois après son apparition en Côte d’Ivoire, le Coronavirus sous sa forme Covid-19 commence à montrer son vrai visage. Dans la deuxième semaine du mois de mars les premiers cas sont signalés en Côte d’Ivoire. Quelques guérisons et le faible nombre de personnes testées positives laissent paraître une infection virale anodine. Au cours d’un échange, cette dame s’exclame : « depuis qu’on parle des morts par milliers as-tu déjà vu les corps ? ». De telles réactions sont répandues dans les rues d’Abidjan, cette agglomération surpeuplée de Côte d’Ivoire. Après sa phase d’incubation (14 jours) plus la période de contagion additionnelle (15 jours), la Côte d’Ivoire enregistre 626 cas avérés de Covid-19. La flambée se signale et menace.

En vingt jours, 190 cas de Covid-19 se confirment. Le rythme s’accélère dès l’entame d’avril. Entre le 4 avril et le 13 avril, le nombre d’infectés passent de 245 à 626. Le nombre de personnes décédées(6) reste faible et là se trouve le piège mortel du Covid-19 en Afrique. Ce virus sévit par contagion rapide et croissante. Le nombre de guérisons ne constitue pas un véritable soulagement car une personne guérie peut avoir exposé plusieurs autres. D’où le respect des astuces pour faire barrière à la propagation de cette pandémie bouleversante et violente.

L’Afrique ne peut se réjouir de sa population jeune comme barrière au virus. Les populations en Côte d’Ivoire appréhendent-elles l’urgence aux changements de comportements ? Des hôpitaux et centres de santé débordés, ne peuvent pas garantir une prise en charge optimale et s’en suivront des morts évitables si les mesures pour faire barrières au Covid-19 ne sont pas respectées.

Le personnel médical s’avère lui-même exposé vu les conditions sanitaires et sécuritaires précaires. « La pandémie du Coronavirus est entrain de sévir dans le milieu médical(…)», alerte Dame Flora Sery, défenseur des droits de l’homme. En effet, l’indiscipline et la corruption entretenues en Côte d’Ivoire et en Afrique ouvrent la voie d’une propagation progressive et durable du Covid-19. La vitesse peut être lente compte tenu des moyens de transport en commun moins développés. Cependant, les risques restent graves. Chaque citoyen a le devoir de maintenir l’alerte au rouge en respectant les mesures barrières. Ces petits gestes qui sauvent des milliers de vies se résument à avoir plus d’hygiène et réduire les contacts dispensables. Est-ce trop demander pour ne pas paralyser des familles ?

L’obésité, l’anémie, l’hypertension, la sous-nutrition, l’AVC, le diabète et les infections pulmonaires sont des tueurs silencieux en Afrique. Ces maladies touchent toutes les catégories d’âges et toutes les couches sociales. Désormais, à leur prise en charge déjà complexe, s’ajoute le Covid-19. C’est possible de limiter les souffrances grâce au respect des consignes. Elles se résument à avoir plus d’hygiène et réduire les contacts dispensables. L’apparition de cette pandémie se présente comme un challenge de responsabilité personnelle et collective autant au plan hygiénique que social.