La campagne présidentielle au Togo démarre. Une dizaine de candidats sont en lice pour être départagés à l’issu du scrutin du 22 février. La transparence de ce scrutin devra surpasser la corruption. Le Togo est classé 130ième sur 180 pays selon l’indice 2019 donné par Transparency International.
Le président sortant Faure Gnassingbé lance sa campagne à Niamtougou. Par sa participation à cette élection 2020 après une révision des textes, Faure Gnassingbé présente aussi le bilan de quinze années de gestion du pouvoir. « Nous devons tout faire pour la gagner[cette élection 2020 ndlr] dans la transparence, dans la légalité. Le peuple togolais est souverain et se voit choisir son dirigeant. » a-t-il laissé entendre. Comme souhait pour son pays, Faure Gnassingbé appelle à un scrutin apaisé. « Je souhaite que la campagne soit paisible, sans violence, respectueuse… respectueuse surtout », insiste cet adversaire hégémonique.
Noté à 30 points depuis 2015, le Togo connaît une reculade dans ses efforts de transparence. De façon globale, le pays perd un point et chute à 29. Aussi, la qualité souhaitée pour ce scrutin prend-t-elle en compte des sources de financements transparentes pour tous les candidats. L’achat des consciences et la transformation du citoyen en bétail électoral demeurent de réels défis pour la légitimité et la redevabilité des gouvernants. A Akébou, le candidat président sortant se targue d’offrir cinq(5) millions aux commerçantes pour obtenir les voix de cet électorat.
« Les gouvernements doivent s’attaquer de toute urgence au rôle de corruption des grosses sommes d’argent dans le financement des partis politiques et à l’influence indue qu’elle exerce sur nos systèmes politiques », alerte Delia Ferreira Rubio. Pour rappel, composer le « 1014 » ou « 8277 » sert à la dénonciation des actes de corruption et d’incivisme.
Ce 22 février les citoyens togolais.es se rendront dans les bureaux de votes pour porter à la tête de l’exécutif leur leader. D’ici là, la campagne électorale ouverte le 06 février se poursuit jusqu’au 20 février avec sa dizaine de concurrents. A ce propos, Brigitte Ame Ameganvi, Coordonnatrice du Collectif TOGO DEBOUT EUROPE, émet des réserves sur la transparence de ce processus électoral. « Cette élection est la pire des opacités » dénonce-t-elle.
Réunis en marge du 33ième sommet de l’UA, les Etats membres de la CEDEAO, communauté régionale dont fait partie le Togo, doivent urgemment contribuer à un dénouement juste pour pallier une crise post-électorale en Guinée Bissau. Des élections consécutives dans cet espace ouest africain se déroulent au cours de l’année 2020.