« Nous n’avons même pas eu le temps de prendre nos chaussures. Nous sommes allés pied nus », relate Latifatou, une adolescente burkinabè âgée de 15 ans rescapée d’une attaque armée. Pour ces personnes déplacées dont le nombre grossit encore, l’agence l’Unicef déploie comme elle peut des programmes de réparation et réinsertion. Dans le nord du Burkina, une attaque armée a ôté la vie à une vingtaine de personne ce week-end à nouveau. Pour sortir définitivement de ce périmètre insécure, une migration clandestine vers l’Europe soulagerait quelques soient les risques qu’elle présente.
800 morts au Burkina Faso, 4000 morts dénombrés entre ce dernier pays touché et les précédents, Niger et Mali. On peut encore survivre au Sahel mais y penser son avenir devient exagérément onirique pour la plupart des jeunes. Alors, quand ils réchappent à la mort, deviennent déplacés internes et vivent dans l’extrême précarité sur leur propre terre, affronter la méditerranéen n’est plus aussi alarmant.
Par vague un demi-millier de personnes a été secouru par SOS méditerranéen au cours de ce premier mois de l’année. Ils sont en tout 403 rescapés sur le front maritime dont 216 hommes, 38 femmes et 149 enfants en quête de survie. Dans ce groupe, figure plusieurs enfants non accompagnés âgés de moins de 15 ans. D’autres femmes embarquent pour ce voyage périlleux avec des bébés. Avertis, ils ont préféré se plier aux maltraitances en Libye pour fuir le Sahel.
Au total depuis 2014, au moins 640 enfants migrants ou réfugiés ont perdu la vie en Méditerranéen alerte l’ONG Save the Children. Face à la gravité de la crise au Sahel des voix s’élèvent pour un dialogue entre les parties armées. Mais après plusieurs rencontres, l’armée française sur place renforce ses troupes pour des offensives. Son bataillon passe de 4500 à 5100 .