De nouvelles tensions préoccupent les citoyens et les communautés en séjour en Côte d’Ivoire. Plusieurs arrestations, exils forcés, rapatriement et interdictions de rassemblement s’enchaînent à dix mois de l’élection présidentielle. La société civile déplore « une cristallisation des positions des acteurs politiques ».

Les prières de Noël pour la paix dans le pays raviront certainement la place aux communions fraternelles lors des retrouvailles et aux détentes pour rebooster.

Les populations développent une hantise depuis l’insurrection armée du 24 décembre 1999, qui fit basculer le pays dans une gestion militarisée. Instant depuis lequel, les affrontements politiques ont gagné en violences jusqu’au paroxysme, la guerre.

Le chef du groupe armé de septembre 2002, est désormais poursuivi par un mandat d’arrêt international, après que son avion n’est pu accéder au tarmac de son pays. Ce candidat déclaré à la présidentielle de 2020 et bien d’autres opposants sont interpellés, emprisonnés et intimidés. « La LIDHO (Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme) s’inquiète de ce que l’on assiste à la construction du contexte qui a prévalu à la survenue des événements de 1999, 2002 et 2010 », stipule l’ONG dans un communiqué.

Les boniments de la réconciliation nationale et l’échec de la mise en place d’institutions électorales consensuelles jetaient déjà un discrédit manifeste sur le processus électoral. L’APDH (Action pour la Protection des Droits de l’Homme) sur décision de justice de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples(CADHP) a soutenu une réforme profonde et inclusive. Cependant les discussions avec les gouvernants n’ont pas porté les fruits d’un consensus. Toute l’opposition représentative est absente de la Commission électorale indépendante(CEI) en plus d’avoir un membre soit en prison ou exil. Les réactions des gouvernants se durcissent aussi pour ces opposants adulés déjà en procès à la Cour Pénale Internationale(CPI) quand plane le ouf d’une liberté, de nouvelles procédures judiciaires surgissent.

La paix et la stabilité sociale sont menacées par les bras de fer entre les acteurs politiques. De simples manifestations publiques se sont soldées par plusieurs morts suite à des violences. Ce sont quelques signaux, à dix mois de cette élection présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire, après une décennie de crise électorale. Un pays, qui n’a pour l’heure, pas encore connu de passation pacifique du pouvoir exécutif.